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 ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN

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F. Sornn Valentyne

F. Sornn Valentyne

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MessageSujet: ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN   ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN EmptyDim 8 Sep 2013 - 19:04


The Comedy of Errors
Here we go again, I kinda wanna be more than friends. So take it easy on me, I'm afraid you're never satisfied. Here we go again, we're sick like animals, we play pretend. You're just a cannibal and I'm afraid I won't get out alive. No, I won't sleep tonight. I want some more. What are you waiting for? Take a bite of my heart tonight. ft. Catherine & Sornn

Les hôpitaux. Je déteste les hôpitaux. Dans les entrailles de ces longs et blafards couloirs, il y plane une sinistre ambiance. Un relent de tristesse et de désespoir. Tous les visages se façonnent de la même manière, affichant un masque déconfit alors que la fatalité tarde à venir envelopper ces armatures humaines dans l’ébène de son manteau mortuaire. La Mort. Une présence qui nous guette sournoisement mais que l’on n’aperçoit jamais. Elle plane au-dessus de nos têtes, tel un vicieux démon, n’attendant que le moment propice pour enfin venir bercer nos corps fatigués et malades. Éreintés d’une vie qui se borne à nous malmener dans les courants tortueux de ses sédiments, l’embrassade mortelle de ce vicieux démon semble devenir l’unique baume pouvant enfin guérir notre âme fêlée et brisée. Nos paupières embrassent l’obscurité et finalement on se libère de cette vie qui nous éprouve sans relâche. Lorsque je divague dans l’antre de cette bâtisse, telle est le pressentiment qui me tiraille les entrailles. Je déteste, très amèrement, cette impression. J’ai l’impression de ne pas être maître de mon destin, sachant que peu importe le chemin que nous empruntons, d’une manière ou d’une autre, le vicieux démon nous retrouve toujours et d’une manière ou d’une autre nous finissons tous de la même manière. On nait, on vit et on meurt. C’est comme ça… vivre… c’est comme ça. Pourquoi lutter contre cette nature ? Pourquoi s’acharner de vouloir vivre éternellement beau et jeune alors que le temps se dérobe aussi rapidement ? Nos heures sont comptées et le malicieux sablier va un jour cessé de s’écouler. Nous jouons tous à la roulette russe avec la vie. Parfois, la chance nous sourit et parfois la fatalité nous happe sans qu’on s’y en attende. C’est cruelle… vivre… c’est cruelle.

Mes grands yeux bouffis d’ivresse et de fatigue glissent doucement sur les parois cimentées de ces murs fragiles qui me séquestrent dans le couloir de la mort. Tout autour de moi, des hommes en blouse blanche et des femmes vêtues de leur habit bleu pastelle défilent prestement, accaparés par la valse d’une funèbre routine, cherchant à grande peine de défier la Mort et de prolonger l’écoulement d’un sablier qui semblerait avoir gagné son usure et son terme. Les hôpitaux, c’est comme des gigantesques ruches d’abeille, tout le monde virevolte, s’affaire, s’épuise, ensuqués dans le fourreau de leur profession… de leur raison d’être… alors que le mince fil de leur propre vie s’effrite à vue d’œil. C’est une triste et malheureuse ironie. Ces docteurs et ces infirmières vont un jour croupir dans l’un de ces brancards, à l’orée de l’abîme et du tombeau, que trop tard, ils réaliseront que leur propre sablier s’est usé, à défaut que d’avoir cherché à réparer et prolonger celui des autres. Ironique… vivre… c’est ironique. Un sourire, démuni de joie, démuni de tout émoi, s’étire alors sur le coin de mes lèvres. Malgré cette migraine colossale qui me torture les tempes, la grisaille de mes songes semble malgré tout être en état de me labourer l’esprit. Perdu dans le preste défilement de mes sombres pensées, lentement, je traverse les couloirs achalandés, cherchant mon point de mire parmi cette usuelle tempête : La pharmacie. Hier, j’ai… encore une fois… légèrement trop abusé du whisky, mon précieux tord-boyaux. Ce matin, je me suis réveillé avec une colossale gueule de bois. Au garage, j’ai manqué plusieurs rendez-vous et puisque l’argent ne pousse pas dans les arbres, je dois m’engourdir les neurones si je désire un jour voir la couleur de ces nombreuses liasses en papier que mon patron m’a promis. Bref… chienne de vie et voilà où j’en suis.

Finalement arrivé à destination, lourdement, je me laisse tomber sur la lisse surface du comptoir, le torse à moitié vouté et les coudes bien écrasés sur le meuble, par-delà les incalculables présentoirs, j’aperçois la sombre chevelure qui circule paisiblement entre les divers allées et étagères représentant une quantité phénoménales de capsules de pilules en tout genre. Le royaume que je vénère comme la prunelle de mes yeux. Je me racle la gorge, renifle un bon coup, histoire de manifester ma présence alors que la pharmacienne me semble être distraite par Dieu sait quelle histoire englobant fort probablement l’issue de son labeur. Depuis le premier jour où je suis arrivé dans cette ville, le docteur Eisbroughs et moi-même partageons une routine plus que coutumière. D’ailleurs, elle a été l’une de première habitante avec qui est-ce que j’ai eu le courage de laisser tomber ma garde… étant l’un de ses plus fidèles clients, la conversation n’a comme qui dirait pas eue le choix de se dériver du simple bonjour et d’un vague au revoir…  

- Je vous en prie, soyez celle qui abrègera mes souffrances et offrez baumes aux blessures d’un pauvre homme qui se voit littéralement dépourvu d’espoir, que j’implore, d’une voix théâtrale et dramatiquement exagérée alors que je fourre mes lunettes fumées dans la poche intérieur de ma veste en cuir. Un parler aussi raffiné, bien sûr, ce n’est pas du tout mon genre, j’essaie simplement de leurrer la routine en y implantant mon cynisme légendaire.

- Sinon… bonjour !

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Catherine Eisbroughs

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MessageSujet: Re: ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN   ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN EmptyLun 9 Sep 2013 - 2:36


The comedy of errors


(snow patrol) ▽ What if this storm ends? And leaves us nothing except a memory, a distant echo.
L’hôpital avait plusieurs significations pour toi. Tu aurais apprécié que cela ne reste que l’endroit où tu travailles, comme le garage l’est pour le mécanicien et le bar pour le barman. Tu aurais préféré t’y rendre sans arrière-pensées, sans lever les yeux vers le plafond et imaginer Hans allongé dans son lit d’hôpital depuis six ans. Tu aurais voulu entrer dans l’hôpital et te diriger vers ta pharmacie sans avoir à penser que le corps pas tout à fait mort de celui que tu as tant aimé pendant dix mois était étendu à quelque part d’autre dans l’édifice. Tu refusais de penser qu’il était seul, sans personne pour lui tenir la main et lui murmurer des mots rassurant à l’oreille. Tu voulais oublier que tu l’avais très bien connu pour ne te concentrer que sur tes propres patients et sur le travail à effectuer. Tu n’étais plus retournée voir Hans depuis plusieurs années, ayant remarqué une grande corrélation entre tes visites et tes moments de déprime. Tu pensais que tu allais mieux, désormais, que tu avais finalement réussi à t’y faire, sauf que la vérité, c’est que tu ne t’y ferais jamais vraiment.

Alors, ce matin-là, comme tous les matins pour les six dernières années, tu es entrée dans l’hôpital en tentant d’oublier ce qui se passait au-dessus de ta tête. Ce n’était plus de tes oignions. Tu n’avais plus à t’en soucier, désormais. Six ans plus tard, avec un fiancé et une petite fille, tu ne pouvais pas permettre à ton esprit d’aller vagabonder du côté de ton ex petit ami comateux. Un, ça ne se faisait pas, et deux, il était vraiment temps que tu décroches un peu. Le pire, ce n’était pas parce que tu avais encore des sentiments à l’égard de Hans. Tu aimais Joshua et tu n’avais pas de doutes là-dessus. Simplement, tu ne pouvais t’empêcher de culpabiliser. Et s’il se réveillait ? Tu ne serais pas là pour lui dire bonjour, comme s’il venait de se lever d’une bonne nuit de sommeil. Tu ne pourrais pas lui serrer la main pour lui assurer que tu serais là. Parce que ça aurait été un mensonge. Tu ne seras plus là, plus comme ça du moins, et à quelque part, tu te sentais un peu coupable de lui infliger ça, s’il finissait par se réveiller, bien sûr.

Ta journée commençait exactement comme les autres. Tes clients venaient, tout sourire ou en gueulant à travers la pharmacie, réclamant tous la même chose : leur précieuses pilules qui allaient leur permettre de mieux dormir / contrôler leur reflux / réprimer leur mal de tête, et plus encore. La plupart des gens étaient sympathiques et discutaient un peu avec toi, sur la température, sur leur fin de semaine, sur leur mari ou leur femme. D’autres te demandaient des conseils sur tel ou tel médicament et souhaitaient savoir lequel devraient-ils prendre compte tenu de leur état de santé. Il n’y avait rien eu qui sorte de l’ordinaire. Mais toi, tu attendais de voir apparaître une tête bien connue. Tu le voyais déjà se profiler dans la porte d’entrée, avec son veston de cuir et ses lunettes fumées que tu pourrais probablement dessiner sans modèle. Il était venu tellement souvent te voir pour que tu lui trouves des pilules miracles pour lui permettre d’aller travailler sans trop avoir envie de mourir dans un coin après qu’il ait un peu trop abusé d’alcool.

Après avoir dit au revoir à deux clients, tu t’es retournée pour continuer l’inventaire que tu avais commencé. Ce n’était certainement pas la partie que tu appréciais le plus de ton travail, mais il fallait que quelqu’un le fasse, et tu préférais franchement le faire toi-même plutôt que de demander à un petit employé pas vraiment compétent d’inscrire correctement le nom des médicaments. Absorbée dans ta tâche, tu n’as pas vraiment entendu un autre client arriver. Tu entends pourtant un raclement de gorge et un reniflement caractéristique, et tu n’es pas vraiment surprise de découvrir un Sornn éméché sur le point de s’effondrer sur ton comptoir. D’un coup d’œil, tu sais ce qu’il lui faut. Ça ne différait jamais vraiment, avec lui. Il devait probablement encore sentir l’alcool et il souffrait sûrement d’une migraine carabinée. Tu lui souris, attendant tout de même ses instructions avant d’aller lui chercher les pilules qui pourraient l’apaiser.

« Je vous en prie, soyez celle qui abrègera mes souffrances et offrez baumes aux blessures d’un pauvre homme qui se voit littéralement dépourvu d’espoir. » Tu restes un peu étonnée sur le coup, puis tu éclates d’un rire cristallin. « Tout de suite, m’sire ! » Ton rire te suivant dans les étagères, tu te retrouves facilement dans ces rangées de médicaments qui sont ton quotidien depuis sept ans. Tu attrapes la même boîte de pilules que d’habitude et tu reviens le voir, pour la lui planter sous les yeux. « Voilà qui devrait te remettre d’aplomb. Et bonjour à toi aussi ! » Tu restes quelques secondes à l’observer avant de te permettre un commentaire – tu le connaissais depuis assez longtemps que tu te sentais en droit de te moquer un peu de sa tronche. « T’as l’air encore plus amoché que d’habitude, Sornn, normalement tu supportes un peu mieux l’alcool ! »

Tu lui fais un clin d’œil. C’était n’importe quoi, évidemment. Il n’avait pas l’air mieux ni pire que la dernière fois, et tu savais pertinemment bien que tu serais probablement morte si tu tentais de boire autant que lui.
(c) AMIANTE

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F. Sornn Valentyne

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MessageSujet: Re: ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN   ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN EmptySam 12 Oct 2013 - 17:58


The Comedy of Errors
Here we go again, I kinda wanna be more than friends. So take it easy on me, I'm afraid you're never satisfied. Here we go again, we're sick like animals, we play pretend. You're just a cannibal and I'm afraid I won't get out alive. No, I won't sleep tonight. I want some more. What are you waiting for? Take a bite of my heart tonight. ft. Catherine & Sornn

Fantaisie de mes déboires, je danse sur l’hymne du Chaos. Similaire à un funambule, j’avance et j’oscille sur la corde raide qu’est ainsi devenue ma misérable existence. Mal assuré, les jambes, façonnées tel du papier mâché, mon équilibre devient de plus en plus fragile et je tangue alors sur le fil ténu de la Vie. Artiste de la funèbre parade que je livre, tel un ivre acrobate, risible spectateur de ce freak show, je suis un déséquilibre… je suis la divergence. Démence qui n’a de cesse confronté les contradictions. Alors que j’affronte les ténèbres de ce creux abysse, une latente partie de moi a délibérément envie de succomber à son appel. Petit patin éprouvé de fatigue et de détresse, parfois, j’ai incurablement envie de tout laisser tomber… de me laisser tomber. Le vide. Je flotte au-dessus de ce vide sépulcral, englué dans une valse dont l’exténuante prouesse m’enveloppe le corps dans l’effroyable fourreau de la douleur. Fantaisie de mes déboires, je danse sur l’hymne du Chaos. Similaire à un funambule, j’avance et j’oscille sur la corde raide qu’est ainsi devenue ma misérable existence. Mes muscles ne me supportent plus. Mal assuré, mes jambes façonnées tel du papier mâché,  mon équilibre devient de plus en plus fragile et je tangue alors sur le fil ténu de la Vie. Je flotte au-dessus de ce vide sépulcral, englué dans une valse dont l’exténuante prouesse m’enveloppe le corps dans l’effroyable fourreau de la Douleur. Sous ma chair déliquescente, mes os se tordent et se brisent. Lacérés par les contrecoups de la Désespérance et de mes impotences. Harassé de supporter le lourd poids de mes innombrables erreurs qui s’accumulent et s’enchaînent à mes chevilles tels des boulets. Redoutable fardeau. Redoutable fardeau qui transpire sur ma peau comme la lèpre.

Bouger dans l’espace mais pas dans le temps. Je tangue sur le fil ténu de la Vie, je danse tel un frêle funambule sur cette corde raide, artiste de la funèbre parade que je livre, une latente partie de moi a délibérément envie de s’écrouler. Le vide. Ma frêle carcasse a tant envie d’aller paresseusement embrasser les ténèbres de ce vaste néant. Vaste néant qui une fois sombré en son plein cœur, deviendra un funèbre tombeau où, plongé dans l’ébène sépulcral, la lumière irradiante d’un jour rédempteur se refusera d’entrer.  Je serais prisonnier de ce sarcophage de douleur et de pleur. Dépourvu du moindre lambeau d’espoir et de chaleur.  Je deviendrai un pantin effiloché de toute vie, délaissé là avec indifférence, oublié là avec impotence, abandonné au chagrin, oublié par la joie, mes jambes façonnées tel du papier mâché, jamais je ne pourrais m’extirper de ce tombeau. Aillant si peur de m’ouvrir au reste du monde, je balayerai celui-ci d’un revers de main. Fidèle prétendant de cette sérénité guère compensatrice, amoureux de la solitude, pourchassant le vide comme l’on pourchassera un vieux démon intérieur, j’oserai me calfeutrer dans ce trou comme un vulgaire ermite et jamais je me risquerai d’y ressortir.  Au beau milieu des vestiges, je deviendrai moi aussi un abysse, le triste souvenir d’un être malheureux qui se sera éteint sans feux d’artifices et ni grandeur…  

Une latente partie de moi a désespérément envie de connaître tout ça.  Parce que, où que j’aille, égal au lâche fugitif que je suis devenu, le vicieux fantôme me hante et me pourchasse. Bouger dans l’espace mais pas dans le temps. Fugitif d’une ancienne vie longuement regrettée, j’ai beau essayé de fuir, hélas, celle-ci me rattrape toujours. Et misérable funambule, je tangue sur le fil ténu de la Vie.  Risible spectateur de ce freak show, je suis un déséquilibre… je suis la divergence. Comment lutter contre l’appel du vide alors qu’on se sent à ce point si fragile et anéanti ? N’aillant toujours pas trouvé réponse à ce calvaire, le cœur et le crâne éternellement en conflit, la paix m’est qu’abject illusion, écrasée par le poids de la Désespérance et de la Pénitence. Des invisibles aiguilles s’enfoncent dans ma chair, hérissant le fin duvet de ma nuque et me donnant la chair de poule. Ugh ! Mademoiselle Eisbroughs a raison… aujourd’hui, j’ai une sale gueule. En fait, j’ai toujours eue cette tronche de dépravée, c’est d’ailleurs pourquoi est-ce que, à toutes les nuits, je cherche à l’engourdir. Effacer cette patente cicatrice qui se creusent sur ma figure et mes traits de fer… victime et proie de mes nombreux regrets qui se refusent de disparaître. Boire jusqu’à n’en plus rien voir et percevoir. Me bourrer la gueule, c’est hélas l’unique baume que j’ai trouvé. Solution miracle mais bien trop facile. Bien des gens me méprisent pour ça…

- J’ai toujours assumé que mélanger les chopes de bière et la boisson forte, pour moi, c’est à éviter. Cette dégaine éméchée que tu es délibérément en train de te moquer, ce matin, pour sûr, cela explique pourquoi, un sourire ironique et sournois prend alors naissance sur mes lèvres. Le tronc à moitié écroulé sur le comptoir, je dois quasiment me briser la nuque pour venir regarder la pharmacienne dans le blanc des yeux. La tête flottant lourdement dans l’air, mes azurs  embrassent durant quelque instant la douceur de ce petit visage de porcelaine que je suis en train de regarder avec… comme qui dirait… un peu trop de réflexion.  

- Toi, en revanche, tu sembles t’être réveillée comme une fleur ! C’est quoi ton secret, hin ? Sans aucune arrière-pensée et mauvaise intention, ce compliment lui est maladroitement remis sous le nez. Je fronce d’ailleurs les sourcils et baisse instinctivement les yeux vers le sol, tant que ce constat me trouble… ignorant si oui ou pas mes paroles sont déplacées. La communication, tout ça, royalement, c’est pas mon truc. Une bulle de silence nous enveloppe. Soudain intimidé, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, je déglutis de travers, idée de ravaler mon petit malaise. D’un geste viscéral, je sors mon porte-monnaie de la poche arrière de mon vieux jean troué et délavé. Étalant une liasse de vingt dollar sur la lisse surface du meuble,  j’ose enfin relever les yeux  vers les prunelles maronnes de la jolie brune.  

- Merci. Tu me sauve, une fois de plus, la vie ! Que je réplique, grand sourire de gamin sur les lèvres, genre limite un peu trop heureux le gus, alors que j’attends patiemment la collecte de mon achat tant désiré. Avec tous ces cachets que je te pique, un beau jour, je vais ruiner ta petite réserve !

Il y a ce petit je-ne-sais-quoi chez cette fille qui m’apaise. Sa compagnie, aussi éphémère elle peut être, me calme. Sa présence me calme. C’est étrange. Nenon… c’est flippant, ouais !

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MessageSujet: Re: ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN   ❝ the comedy of errors ❞ ∞ CATHORNN EmptyLun 28 Oct 2013 - 3:43


The comedy of errors


(pretty little liars) ▽ WHAT IF THIS STORM ENDS AND LEAVES US NOTHING EXCEPT A MEMORY, A DISTANT ECHO?
Tu regardas tes deux derniers clients franchir la porte d’entrée en soupirant. Puis, jetant un coup d’œil à ta montre, tu te mis à l’inventaire, faute d’avoir quoique ce soit de mieux à faire. Il n’y avait que toi, ce matin-là, à la pharmacie. Personne avec qui discuter, personne avec qui partager les meilleurs moments ainsi que les pires de ton travail. Tu étais seule avec toi-même, face à cet établissement un peu trop blanc que tu aimais néanmoins. C’était ta façon à toi d’aider les autres. Tu savais depuis toujours que tu ne pouvais pas sauver le monde : ce n’était pas ta mission, et de toute façon, comment aurais-tu pu le faire ? Mais la douleur des autres avaient toujours eu un certain écho chez toi et tu n’avais pas trouvée de façon plus adaptée d’apaiser leurs douleurs. Tu croyais à la médecine, tu croyais à la relation qui se développait entre les professionnels de la santé et leurs patients. Tu croyais que les quelques discussions que tu avais avec tes clients les aidait dans leur vie. Tu le savais, à quelque part, à travers leurs remerciements et leurs sourires reconnaissants. Puis tu te disais que tu avais trouvé un but à ta vie, que celle-ci menait à quelque part. Aider les autres en leur fournissant de quoi apaiser leurs multiples douleurs. Que ce soit par des paroles ou par des substances un peu plus chimiques. Quoiqu’il en soit, voir tes clients était toujours une grande source de joie, contrairement à faire l’inventaire et à réprimander les stagiaires. Quelques-uns de tes collègues venaient parfois te voir, comme Daniel et ses anti-rejets. Ou Graham, désormais ton fiancé et futur mari.

Tu as une relation particulière avec tous tes clients. Qu’elle soit amicale, passablement neutre ou bien tout à fait merdique, tu les connaissais tous personnellement. C’était peut-être ça, aussi, que tu avais besoin : ce lien que tu créais avec eux alors qu’ils te racontaient ce que leur petit garçon avait réalisé, ce que leur femme avait cuisiné, ce que leur père avait raconté. Tu entrevoyais un pan de leurs vies à chaque conversation, et cela te donnait l’impression de faire un peu partie de toutes leurs vies, comme si en étant pharmacienne tu avais une quelconque importance dans celle-ci. Tu n’étais qu’une partie d’un immense tout, qu’une personne à qui l’on adresse quelques mots, parfois, lorsqu’on en ressent le besoin. On te prenait pour acquis. Cette constatation te frappa un peu plus fort que prévu. Tu étais pharmacienne. Tu te devais d’être là, souriante, dynamique, et surtout avec la solution à tout. Tous se remettaient à toi pour leurs petits bobos, et ils t’en voulaient tous lorsque tu ne connaissais pas la réponse, parce que logiquement, tu avais cette réponse. Tu étais pharmacienne. Tu connaissais tout dans le domaine. Tant de pression sur tes épaules. Tu ne devrais probablement pas le voir ainsi, mais parfois, c’était le cas. Lorsque tu finissais de grosses journées à tenter d’aider tout le monde, tu finissais par en décevoir quelques-uns. Ce n’était pas ta faute, tu le savais bien, mais tu revoyais toujours leurs regards accusateurs, comme si tu avais carrément échoué ta vie entière vu ton incapacité à aider ceux dans le besoin.

À part tes connaissances les plus proches – Daniel, Morgan – un seul autre client ne te faisait jamais sentir comme inutile. Au contraire. Tu t’amusais toujours de sa vue, de sa vie que tu apercevais entre les bribes de ce qu’il voulait bien te raconter. Il était étonnant. Il vivait tout à fait à l’opposée de toi, et c’est peut-être cette opposition si contrastée qui te fascinait. Là où tu passais tes soirées tranquilles, lovée dans une couverture chaude, un chocolat chaud à la main en train de finir ta paperasse de la journée, il allait dans de nombreuses fêtes louches dont tu n’avais jamais entendu parler et il buvait. Il allait de bar en bar, et il se saoulait. Pour quoi, ou pour qui, ça n’a jamais été clair dans ta tête. Tout ce que tu savais, c’est qu’il faisait de drôles de mélanges dans la soirée, et que ces derniers l’empêchaient de travailler correctement le matin, et que ton rôle à toi là-dedans, c’était de lui donner les précieux médicaments qui pourraient l’empêcher d’avoir une migraine. Ou du moins, minimiser les symptômes de celle qu’il avait déjà. Tu aimais bien lui parler un peu lorsqu’il avait le temps de s’attarder. Il avait un vocabulaire qui n’allait pas du tout avec son veston de cuir et ses lunettes fumées. Il te faisait rire, en plus, et tu aimais bien qu’il soit là. Ça te changeait du reste. Il venait ébranler ton quotidien, et bizarrement, toi qui aimait que tout soit le plus stable possible, cela te plaisait bien.

Tu ne fus pas vraiment surprise lorsqu’il est apparu. Il avait toujours l’air de la même chose, le matin après une soirée un peu trop tumultueuse. Tu lui souris pourtant, ravie d’être distraite de ton inventaire. Tu allas donc lui chercher dans tes étagères bien connues exactement ce qu’il lui fallait : une petite boîte de pilules miracles qui devraient apaiser son mal de tête. « J’ai toujours assumé que mélanger les chopes de bière et la boisson forte, pour moi, c’est à éviter. Cette dégaine éméchée que tu es délibérément en train de te moquer, ce matin, pour sûr, cela explique pourquoi, » fit-il. Tu ne pus t’empêcher de sourire à la tirade qu’il venait de te lancer. « Alors dis-moi, si tu ne peux t’en empêcher, pourquoi pas essayer de te modérer ? » lui répondis-tu en sachant pertinemment bien qu’il ne fera rien de ton conseil. Tu lui lançais le même à chaque fois, de toute façon, sachant très bien qu’il n’arrêterait pas de boire de sitôt. Alors tu t’étais dit qu’il pourrait boire un peu moins, mais ça aussi cela semblait être dur. Tu avais ensuite pris sur toi, et tu te moquais gentiment de lui à chaque fois qu’il venait, plaçant ça et là tes légendaires phrases de sympathique pharmacienne. Déformation professionnelle, dirais-tu. Peut-être bien. « Toi, en revanche, tu sembles t’être réveillée comme une fleur ! C’est quoi ton secret, hin ? » Tu haussas légèrement un sourcil, faisant mine de réfléchir à ton fameux secret. « J’ai évité les boissons alcoolisées et je suis allée me coucher à 22h. Tu devrais l’essayer une fois, c’est tout à fait magique et ça marche tellement mieux que quelques pilules ! »

Tu ne pus t’empêcher de le dévisager. C’est toujours étrange de le retrouver écrasé contre ton comptoir, comme s’il n’appartenait pas à ce monde trop blanc qui était le tien. Pourtant, vos regards presque complices et les plaisanteries que vous échangiez ne laissaient aucun doute quant à la relation qui vous unissait : Sornn était certes ton client, mais tu l’appréciais réellement et tu t’inquiétais plus que tu ne le devrais de son état de santé. « Merci. Tu me sauve, une fois de plus, la vie ! » Tu souris encore, puis tu touchas son nez d’un léger mouvement du doigt. « Je sais. Où irait donc ta vie sans moi ? » plaisantas-tu. Tu lui remis donc les médicaments tant désirés dans les mains. Tu pris en échange son billet de vingt dollars, et tu lui remis la monnaie que tu lui devais. « Avec tous ces cachets que je te pique, un beau jour, je vais ruiner ta petite réserve ! » Tu éclatas de rire. « Oh ça mon cher, ça m’étonnerait. Sachant avec quelle régularité tu viens ici, je t’en ai commandé rien que pour toi. Un peu plus et je mets ton nom sur la boîte, » fis-tu avec un certain sérieux, l’ombre d’un sourire amusé sur les lèvres.

Cela faisait décidément changement de tous les clients qui étaient passés avant lui et dont tu ne gardais pas de souvenir particulier.
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