Sujet: Eternal English Rain [PAPILLON] Sam 5 Oct 2013 - 16:45
Eternal English Rain
Sortir. Je dois sortir. Je ne veux pas sortir. Pourquoi sortir ? Je tremble, un certain élan remonte le long de mon gosier et s’étale doucement dans l’eau trouble de la cuvette des toilettes. Ca me fait peur. J’ai peur moi. Et si l’on me tuait ? Et si tout recommençait ? Ah quelle triste horreur. Je ne peux pas accepter de vivre la souffrance de la mort à nouveau ? Est-ce que j’ai souffert ? Questions, questions, trop de questions mais à la fois pas assez. J’hésite sur plein de choses. Sortir de jour, de nuit, le matin, le soir, en après-midi ? Je regarde un instant par la fenêtre, il y a tant de lumière que j’ai la vague impression qu’un incendie est en train de commencer dans mes rétines et, comme un imbécile pourtant, je continue à regarder tout cela. Je continue à regarder tous ces êtres identiques qui marchent les uns derrière les autres pour aller au travail. Moi j’hésite. Pourtant je vais dans ma douche. Je me prépare alors que je ne me suis pas préparé comme ça depuis longtemps… Je me fais même beau, oui. Je me coiffe, je mets mes cheveux longs un petit peu en arrière. J’opte pour les tenus que je mettais avant, quand moi aussi j’étais un pantin qui osait sortir dehors avec ma petite mallette. Un costume, une chemise blanche, une cravate. Non. Trop formel. Trop ridicule, je ne veux pas être dans ce moule de gens si similaire. La peur revient, je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas. J’enlève tout. Je me douche. Encore. Je me coiffe. Encore. Je prends un tee-shirt et un jean. Non. Non non non. Je me sens mal comme ça. Je recommence, encore. Je ne sais plus vraiment comment on fait pour entamer une discussion avec quelqu’un dehors… Si je m’habille formellement, je vais être ridicule, si je me laisse aller, je vais passer pour un fou sale et inintéressant… Et si je mets une chemise, je vais ressembler à ces dragueurs ridicules dans les séries que je ne peux pas supporter. J’opte pour le costume pourtant. Mais sans la cravate. Et je me sens encore plus nul. Mais l’heure se rapproche.
Je sors. Mais j’ai peur. J’ai voulu appeler Jared pour qu’il me rassure, mais je n’ai aucune réponse de sa part. Mes yeux se remplissent de larmes et calment l’incendie de mes rétines par un déluge salé. C’est encore pire, hélas, l’eau qui borde mes cils me gratte la peau ! Horreur ! Je reste sur le petit tapis orné d’un chiot à l’entrée de ma porte devant un moment. Je n’ai qu’à dire à la personne que je suis sensée voir que je ne peux pas venir… Je ne vais pas lui demander de venir chez moi, c’est toujours étrange dans les films quand les hommes demandent ce genre de chose, et je n’ai pas envie en plus qu’on essaye de me tuer chez moi ! Alors j’avance un peu et je regarde tout autour de moi. Des bruits, agressions auditives, des gens, agressions visuelles, agressions d’agressions, ah. Je ne sais plus ce que je raconte, est-ce que je suis en train de raconter quelque chose de toute façon ? Je prends mon portable un moment et je mets mes écouteurs. S’enfermer dans la musique, ça, ça me détend… Ca, ça me fait du bien. Un peu de musique douce… Un tout petit peu, comme quand j’ai sommeil. Et j’avance, tête baissée. Je percute parfois quelques personnes, je murmure de ma petite voix grave quelques excuses en pleurant et je m’assois dans un parc. Je ne sais pas quel parc c’est, mais je m’y assois. Le banc en bois grince ne serait-ce que légèrement lorsque mon délicat fessier couvert de ce tissu noir s’y dépose. J’ose relever les yeux. J’entends des petites créatures qui hurlent, je les vois courir après des fantômes et des objets en plastiques qui rebondissent. J’ai envie de hurler, si jamais je prends justement cet élément en plastique dans mon visage et si cela me tue. Je hais les enfants.
Je suis sorti. Mais je veux rentrer. Je veux rentrer à la maison. J’aurais aimé ne pas partir. Je m’en veux même d’être resté enfermer et d’avoir joué à World of Warcraft car cela m’a forcé à sortir. Je suis idiot. Je baisse encore les yeux en chantonnant le petit air que j’écoute, sortant de ma poche le petit cube de plein de couleur que l’on doit faire tourner pour faire des faces unies dont hélas je ne me souviens pas le nom. Je déglutis. Je lève les yeux. L’objet tourne. Je baisse la tête. Je déglutis. Je lève les yeux. Je ne le fais plus tourner. Silhouette sombre au loin, cheveux bruns. Quelqu’un d’adulte. Pire que les enfants. Je ne veux pas encore qu’on me tue, non, je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas. Et je pleure. Je ne pense même pas au fait que c’est peut-être elle, la magicienne de mon jeu. Ah… Si, je viens d’y penser. Bon. D’accord.
Ninel L.-J. Monroe
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Sujet: Re: Eternal English Rain [PAPILLON] Dim 6 Oct 2013 - 12:31
Je ne sais plus quoi faire. Est-ce que je dois vraiment me rendre à ce rendez-vous ou faut-il que je l’annule brusquement parce que je ne me sens pas prête à faire la connaissance d’un parfait inconnu ? Bon, d’accord. Il n’est pas complètement un inconnu puisque nous avons fais rapidement connaissance en jouant un ligne, mais je veux dire... On ne s’est jamais vu réellement. Je ne sais pas si c’est un dingue qui aura envie de me faire la peau ou si c’est une personne normale qui aura juste envie que nous passions un agréable moment ensemble. Enfin... Lorsque nous discutions en ligne, il m’avait l’air vraiment sympathique et encore plus lorsque j’ai réalisé que nous vivions tous les deux dans la même ville ; il y avait une chance sur des millions pour qu’il soit également à Stonehaven et je pense que c’est ce qui a motivé cette idée de rencontre.
Vient-elle de moi ? De lui ? De nous ? Mince. Je ne sais plus. Je pense qu’il serait impoli que j’annule à seulement quelques minutes du rendez-vous. Il croirait certainement que je suis une sale gamine qui ne sait vraiment pas ce qu’elle veut et il ne voudrait plus que l’on joue ensemble et... Putain. Je cogite trop. Je déteste être ainsi parce que je remets doute et ma fausse confiance s’envole en même temps que cette assurance que je ne possède pas, mais je voulais bien le faire croire. En réalité, je suis vraiment morte de trouille et je ne sais pas comment les choses se passeront.
Allez Ninel, tu peux le faire. Ce n’est quand même pas une petite rencontre dans un lieu blindé de monde qui va te fiche la trouille au point d’être enfermée toute la journée chez toi. Évidemment ! Je trouve toujours les mots qui me rassurent plus que de raison. Je souffle un grand coup et enfile ma veste. Je glisse mon portable, mon porte-feuille dans mes poches ainsi que mes clefs une fois que je suis sortie de mon appartement. Je descends les escaliers, ouvre la porte d’entrée et me retrouve le nez dehors ; il fait un peu frais, mais ce n’est pas pour autant désagréable.
Les mains dans les poches, je marche lentement et je fais attention à ce que les gens ne me bousculent pas trop. Parfois, je me sens vraiment invisible ; comme si ces pauvres idiots ne pouvaient pas voir qu’une jeune demoiselle marche à leurs côtés. Je souffle un peu plus fort en évitant les obstacles qui se trouvent devant moi : les gens, les bordures, les déchets qui traînent – les rues sont des poubelles à cause des gens qui se comportent comme des porcs. Enfin...
J’arrive au parc. Je me sens déjà un peu mieux. Un peu plus à l’aise... Du moins, en apparence. Parce qu’en vrai, je sens que la trouille me gagne de nouveau et je suis à deux doigts de prendre la fuite en courant le plus vite possible. Mais je ne peux pas faire une telle chose. Je ne suis plus une gamine. Je suis quand même capable de faire des rencontres. Merde. Je vois un homme qui est assit sur un banc et je pense que c’est lui. Ouais, je crois. Je suis pas certaine. Putain. Il faut que je m’avance. Que j’aille vers lui et que je me présente et si c’est lui, il le dira... Et si ce n’est pas lui et bien... Mais si, cela ne peut qu’être lui.
Je m’approche encore un petit peu, mais je ne sais pas quoi lui dire. Je veux dire, quand on est dans le jeu, tout est plus facile : on parle de ce que l’on fait, de nos objectifs et tout... Mais là, je ne sais même pas comment l’aborder. Je ne vais pas lui dire : Hey ! Ça roule ? C’est un peu trop bizarre et pathétique et pas du tout moi. Je ne suis pas comme ça. Je parle quand même un peu mieux que ça. Je déglutis. Je fais encore quelques pas et je vois un truc étrange. Genre vraiment. Il pleure ? Sérieusement ? Ah. Bordel.
C’est pas le moment de se poser trop de questions, il faut que je fonce. Allez. Je franchis les quelques mètres qui nous séparent encore et reste face à lui comme une idiote. « Bart ? Salut !... Je... Je suis Ninel. » dis-je, la voix un peu brisée. Parce qu’évidemment, c’est le moment où je perds mes moyens. Mais c’est lui aussi. Pourquoi il semble si fragile ? Je sais pas. On dirait que quelque chose lui fiche la trouille. On dirait moi quelques minutes plus tôt, les larmes en moins. Peut-être que c’est moi qui lui fiche la trouille ? Du moins, l’idée de cette rencontre. J’en sais trop rien.
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Sujet: Re: Eternal English Rain [PAPILLON] Jeu 17 Oct 2013 - 18:54
Eternal English Rain
Je vois une silhouette se rapprocher et je panique, oh oui je panique. Je la regarde mais je me demande plein de choses à la fois et je ne devrais pas me poser toutes ces questions pourtant je ne peux pas m’en empêcher et je devrais vraiment mettre de la ponctuation dans ce que je pense parce que même moi je n’arrive plus à dire la phrase en entier. Reprise de souffle. Elle doit penser que je la reluque, elle doit penser que je cherche à voir ses formes, que je regarde la courbe de son corps, ohlala. Et elle se rapproche encore un petit peu, elle va venir me hurler dessus, elle va me frapper en me disant de ne plus la regarder et de ne plus chercher à me poser des questions. Je rebaisse les yeux, je panique, mon cœur se décide à balancer du sang un peu trop rapidement dans mon corps et essayer de détruire ma poitrine. J’ai les joues rouges, les larmes juste au bord des cils. Ne me frappe pas ne me frappe pas ne me frappe pas. Mais… peut-être que c’est elle que je dois voir ? Peut-être que c’est elle que je dois rencontrer ? Oh c’est encore pire que ce que je pouvais penser. Je vais passer pour ce genre de pervers qui vont sur les sites internet douteux afin de faire des rencontres de jeunes filles, non non non. Je tremble. Je vois mes mèches brunes bouger un tout petit peu au dessus de moi, les tremblements se font encore plus présents. Elle va me prendre pour quelqu’un d’encore plus fou non ? Ah et elle se rapproche. Ne te rapproche pas. Non. Non tu es trop… proche.
Un tout petit soupir m’échappe et je frotte mes yeux tout de même, pour ne pas avoir l’air d’un raté complet même si j’en suis clairement un, autant dire ce qu’il faut. Sourire, c’est ça ? Il faut sourire, ça parait toujours mieux. Un petit sourire, ça fait pervers, un grand sourire, ça fait abruti. Un sourire moyen ? Ca fait coincé. Alors je la regarde juste un petit moment. Ca fait bizarre d’entendre mon prénom dans la bouche de quelqu’un, ça n’est pas arrivé depuis longtemps. D’habitude j’ai le droit à des ‘Monsieur Le Ray’ de la part du facteur ou du livreur de pizza. Mais là… Bart. C’est. Troublant. Je crois que je… n’ai plus l’habitude.
« Ninel… »
Je fronce les sourcils, ce n’est pas commun comme prénom non ? On dirait même le pseudonyme d’un personnage. Je crois. Enfin il me semble. Je ne sais plus. Je souris, tremble encore, sourire moyen donc coincé, et je me redresse. Je devrais peut-être resté assis. Oh oui j’aurais du resté assis, on ne sait jamais, je pourrai me tordre la cheville en me redressant et j’aurais l’air encore plus idiot. Non. Je suis idiot parce que je ne lui ai pas décroché un mot depuis le début. Si, j’ai dis son prénom mais techniquement, elle le connait, son prénom.
« Oui. Oui, Bart, c’est moi. »
J’avale ma salive, comment on dit, déglutir ? Oui, je déglutis et je ne sais pas quoi faire. Je tends la main, mais je m’avance pour faire la bise. On fait quoi dans ce genre de moment ? J’ai oublié, je ne sais plus faire. Je n’ai plus l’habitude de ce genre de choses depuis ben trop longtemps. Ne pas pleurer ne pas pleurer ne pas pleurer. Je me racle la gorge, je crois que j’ai soif mais j’ai oublié ma bouteille d’eau. Je vais mourir déshydraté ! Il ne manque plus que ça. Je ne peux pas lui demander une bouteille d’eau alors que je viens de la rencontrer, ça fait imbécile. Mais je suis un imbécile, je le répète encore. Imbécile imbécile imbécile.
« Je… Hm. »
Je n’ai pas tenté de faire une discussion, je ne sais pas faire cependant. Mes lèvres gercées me brulent une fois de plus, je pense que le rouge a gagné l’entièreté de ma peau un peu trop pâle.
« Est-ce que tu aurais… vous auriez… enfin oui, si, est-ce que tu aurais une bouteille d’eau ? Juste une gorgée, juste une… Je… Hm. Oui. Juste une. »
J’ai beau essayé d’avoir une voix stable, elle ne l’est pas. Elle ne le sera certainement plus jamais. Elle vibre maladroitement, tente de mieux se faire entendre. J’ai cette peur au fond de moi de me faire entendre, on ne sait jamais, si je dis une erreur.
« Pardon… »
Non. Non. Non. Je pleure.
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Sujet: Re: Eternal English Rain [PAPILLON] Sam 19 Oct 2013 - 14:50
Il répète mon prénom. Je le regarde sans rien dire. Je ne fais rien de plus. En vrai, je ne sais pas franchement ce que je pourrais faire. Peut-être qu’il se pose des questions sur mon prénom parce que je sais qu’il n’est pas commun et souvent, les gens pensent que c’est une sorte de pseudonyme alors que pas du tout. En réalité, je ne sais même pas d’où il vient. Je n’ai jamais posé la question à mes parents parce que je n’étais même pas certaine qu’ils auraient été en mesure de me répondre. Et puis, je ne parlais jamais vraiment avec eux. Mon père n’était jamais là. Ma mère n’était qu’une vulgaire hystérique. Et j’avais un frère complètement stupide. Je parle d’eux comme si ils n’étaient plus là parce que je préfère me dire qu’ils sont morts plutôt que me souvenir qu’ils ont toujours été indifférent à ma petite personne.
Je ne pense plus à eux. Je me concentre sur Bart. Il me confirme que c’est bien lui. Un sourire étire mes lèvres. Au moins, je ne me plante pas de personne et je ne parais pas cruche auprès d’un parfait inconnu qui aurait pu croire n’importe quoi. On ne sait jamais avec eux. Les hommes peuvent être parfois étranges. Du moins, ceux qui traînent dans les bars le sont. Ils se comportent comme des animaux alors qu’ils devraient être des humains comme les autres. Mais non. Ils préfèrent qu’on ait une mauvaise image d’eux. Personnellement, ils me fichent plus la trouille qu’autre chose. Parfois, j’aimerai ne plus être serveuse. À cause d’eux. Pourtant, on fait parfois de belles rencontres.
Bart me tend la main et s’avance en même temps, comme si il voulait me faire la bise. Du coup, je ne sais pas trop ce que je dois faire. Je lui fais la bise ? Je lui serre la main ? Mais si je ne choisi pas la bonne option, il va peut-être croire que je suis impolie ou que je ne veux pas un contact avec lui ? Mais pourquoi je me pose autant de questions ? Il faut dire qu’il n’est pas très doué pour mettre les gens à l’aise. On dirait presque un enfant craintif et autant dire que cela ne me met pas franchement en confiance - enfin, je me comprends. Il faut que je cesse de trop me perdre dans mes réflexions. Autant faire les choses directement. De fait, je serre sa main dans la mienne et en même temps, je lui fais la bise. Voilà. J’ai pris les deux options. Aucun risque que je ne me plante. Ce n’était pas si difficile.
Il est aussi rouge qu’une tomate. Mon Dieu. Pourquoi se met-il dans un état pareil ? Je ne pensais pas que faire ma rencontre allait être aussi difficile pour lui. Pourtant, je ne suis pas si effrayante que cela... C’est plutôt moi qui devrait être morte de trouille. Il me demande si je n’ai pas une bouteille d’eau. Malheureusement, non. Je n’ai même pas pris de sac puisque j’ai mis toutes mes affaires dans les poches de ma veste. Je secoue la tête négativement. Il me demande pardon. Il pleure. Oh mon Dieu. Il pleure. Je fais quoi ? Il faut que je trouve une solution.
« C’est pas grave. C’est rien, vraiment. » dis-je, un peu perdue.
Si il fallait qu’on donne une palme à la fille qui assure le moins, on me la donnerait sans la moindre hésitation. Non, mais ce n’est clairement pas de cette manière que l’on rassure quelqu’un. Je n’ai pas l’air tarte moi aussi avec mes phrases à la con. Je respire un grand coup, pose mes mains sur ses épaules et le fait se rassoir sur le banc.
« Reste là. Ne bouge pas, d’accord ? Je reviens dans quelques secondes. » je lui dis, très sérieuse.
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je disparais du parc et je me retrouve dans une rue qui se trouve juste en face. J’entre dans une sorte de petit commerce qui reste souvent ouvert. Je me précipite à l’intérieur, trouve une bouteille d’eau que je paye en un temps record et ressort de la petite boutique avec précipitation. Je crois que le type a du croire que j’étais complètement folle - ce qui est un peu le cas. Je reviens dans le parc et je retrouve Bart avec soulagement. S’il avait disparu de là, il aurait fallu que je me mette à sa recherche et cela aurait été une véritable catastrophe. J’ouvre la bouteille d’eau et la lui donne.
« Tiens. De l’eau. » lui dis-je, le souffle court.
J’ai tellement couru que je suis à bout de souffle. Je reprends doucement mes esprits et calme ma respiration et les battements de mon cœur. Il faudrait peut-être que je fasse du sport plus souvent parce que je ne suis pas très endurante pour le coup. Je fouille mes poches et d’une, je sors un paquet de mouchoirs que je lui tends peu après.
« Ça va mieux ? » je demande, inquiète.
S’il commence à faire une crise d’angoisse, je suis dans la merde. Déjà, quand moi j’en fais, je suis incapable de me rassurer... Alors si il faut que je rassure quelqu’un d’autre... On sait à quel point je suis mauvaise dans ce domaine.
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Sujet: Re: Eternal English Rain [PAPILLON] Dim 27 Oct 2013 - 12:56
Eternal English Rain
Elle me laisse tout seul, oh non elle me laisse tout seul, si ça se trouve elle va s’enfuir pendant que je pleure et je vais encore passer pour quelqu’un de plus ridicule que ce que je suis déjà en temps normal et je vais me retrouver là à pleurer comme un con oh mon Dieu oh mon Dieu oh mon Dieu. J’ai peur d’être tout seul, si ça se trouve quelqu’un va profiter du fait que je pleure pour venir me voler et me tuer et faire des choses malsaines et tout mais pas ça oh non tout mais pas ça. Alors je me rassois et j’essuie mes larmes, mais elles coulent encore et encore. Je sens des pas se rapprocher de moi. Elle est revenue ? Elle est là. Ouf. Je peux soupirer un petit moment pendant que je prends la bouteille d’eau en bafouillant un remerciement ridicule. Je la bois, longuement, jusqu’à la finir. Je ne sais plus quoi en faire, cependant, ce petit objet de plastique si ridicule dans ma main me gênant plus que tout. Alors je… Je la pose sur le banc. Oui. Sur le banc ? Non. Et s’il y a du vent ? Elle va s’envoler, je vais polluer, on va m’engueuler, je vais payer une amende. Poubelle alors ? Non, il faudrait une poubelle pour le plastique, si je la mets dans une poubelle normale je ne vais pas être mieux que ceux qui ne font attention à rien. Je ne peux pas non plus la redonner à Ninel, c’est ridicule de donner une bouteille vide, ça ne sert à rien, elle va me prendre pour un fou. Alors je la garde dans la main, ce n’est pas pratique, mais je ne peux rien faire d’autre. C’est trop compliqué, les lois de l’écologie et du plastique.
Mieux… Oui, on peut dire que ça va mieux, je n’ai plus la bouche aussi sèche même si je suppose que j’ai toujours le visage tout rouge et que je pleure un petit peu. Quoique non, je ne sens plus aucune goutte salée couler de mes yeux bruns. Mais je ne réponds pas pour autant, fixant le sol avant un moment. Oh. La rembourser. Je ne vais pas lui faire payer une bouteille d’eau. Je fouille, dans mes poches. Poche une : rien. Poche deux : quelques pièces que je tends à la jeune brune en osant sourire pour une des rares fois de ma vie. C’est gênant de sourire à quelqu’un qu’on n’a jamais vraiment vu, après tout. Reprends ton souffle, reprends ton souffle, reprends ton souffle, souffle repris.
« Mieux… Oui. Oui oui, ça va mieux, merci. »
Une phrase sensée, une. Ca faisait longtemps, ça aussi, que je n’avais pas déclaré une phrase qui est bien composée, comme les autres l’apprennent à l’école quand ils sont petits et comme moi je l’ai appris auprès de mon instituteur personnel chez moi il y a quelques années tout de même. J’essaye de me montrer calme. Me souvenir, il faut que je me souvienne de ce que je disais au début, quand je me présentais à quelqu’un, quand je n’avais pas peur. Pas peur. Il ne faut pas que j’ai peur. Il faut que je sois… normal.
« Désolé. Je… » Non, ça ne marche pas. Ca ne marche jamais, comme quand quelqu’un frappe à la porte de chez moi pour me parler, je ne sais pas répondre, et je suis obligé de les écouter du début jusqu’à la fin pour ne pas paraître impoli en fermant la porte.
« J’ai plus l’habitude de vraiment sortir comme ça. »
Première fois que je l’avoue, que je me l’avoue, que j’accorde ces mots à quelqu’un sans trop… mentir ? Non. Ma phrase n’a aucun sens, c’est absolument n’importe quoi ce que je viens de dire. Vraiment n’importe quoi même.
« C’est juste que… Pardon. On peut… On peut s’assoir ou marcher ou faire quelque chose en même temps que je parle ? Ca m’éviterait de faire des phrases trop longues et de m’embrouiller d’avoir à reprendre mon souffle parce que j’aurais trop parlé et oh bordel je recommence. »
Reprise de souffle. Je n’ai jamais autant parlé à quelqu’un depuis longtemps. C’est… effrayant.
« Tu… Merci… d’être venue. Par contre... je ne sais jamais... commencer... une discussion.»
Ninel L.-J. Monroe
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Sujet: Re: Eternal English Rain [PAPILLON] Sam 25 Jan 2014 - 15:29
Je vois bien qu’il est plus que mal à l’aise et cela ne m’aide pas franchement à l’être moins moi-même, mais heureusement, je n’en suis pas encore au même stade que lui qui panique réellement ; heureusement que je suis plutôt vive et que j’ai eu la présence d’esprit de lui prendre rapidement une bouteille d’eau pour qu’il se calme un petit peu. Je le regarde alors qu’il la vide en un temps record, mais cela ne le rend pas à l’aise pour autant ; il ne semble pas savoir quoi faire de la bouteille et je me demande pourquoi il est si nerveux… Pourtant, généralement, je n’inspire pas la crainte ou que sais-je encore, c’est plutôt à moi d’être morte de trouille, mais peu importe. Pour une fois, les rôles sont comme inversés et ce n’est pas désagréable.
Bart fouille dans ses poches et je me demande ce qu’il cherche jusqu’à ce qu’il me tende de la monnaie. Un sourire étire mes lèvres puisque je me dis que ce n’était pas nécessaire. Une bouteille d’eau ne ruine pas mon budget. Je les range dans la poche de ma veste, on ne sait jamais s’il en faut une seconde ou quelque chose d’autre.
Il m’avoue finalement qu’il n’a plus l’habitude de sortir comme ça et je suis complètement attendrie. On ne dirait pas un homme, on dirait un enfant et son comportement me touche vraiment. J’ai moi aussi eu une période où je ne sortais plus beaucoup de chez moi à cause de William alors lorsque je mettais les pieds dehors, je n’étais jamais très rassurée et je ne le suis toujours pas d’ailleurs. Parfois, il m’arrive encore d’être morte de trouille.
« Ne t’en fais pas, nous ne sommes pas obligés d’avoir une longue discussion… Même si on parle de la pluie et du beau temps, cela me convient. »
Je le rassure comme je le peux ; tout en sachant que je ne suis vraiment pas douée lorsqu’il faut faire une telle chose. Je suis vraiment naze. Je me dis qu’il est mal barré avec moi, mais en fait, cela pourrait être carrément pire. Je suis entre les deux.
« Marchons un petit peu, tu sera certainement moins stressé si tu as l’esprit un peu occupé. »
Je présume, je n’en sais pas franchement grand-chose. Quand je stress, même si je marche pendant des heures, je reste en état de stress et je cours presque avec cette impression débile qu’il y a peut-être quelqu’un qui me suit et que je dois rentrer chez moi le plus vite possible. Je suis un cas désespéré.
« Alors Bart, dis-moi ce que tu fais dans la vie ? À part être un très bon joueur. »
Je souris, je fais de mon mieux, je parle doucement, calmement… Avec un peu de chance, ça ira mieux au fil des minutes.
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Sujet: Re: Eternal English Rain [PAPILLON]
Eternal English Rain [PAPILLON]
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