Sujet: stay with me tonight (thimodict) Jeu 24 Oct 2013 - 19:45
stay with me tonight.
Il y a des journées où on ne comprend plus rien, ce genre de journées où l’on croit que l’on est tout le temps endormi, que l’on ne remarque plus rien, que les critiques que l’on nous adresse ne nous atteignent même plus. C’est un peu mon cas, aujourd’hui. Je crois que toute conscience s’en est allée de mon corps et m’a laissé endormi dans mon lit. Mais si c’est un rêve alors, je refuse de me réveiller. En une journée, il s’est passé bien des choses. En une journée, je crois que mon cerveau a explosé au moins une vingtaine de fois, je crois que mon cœur a arrêté de fonctionner pendant de nombreuses minutes, je crois que mes yeux ont vu la plus belle de toutes les hallucinations. Je crois que j’ai été heureux. Je crois que je le suis toujours. Je ne veux pas que cela s’arrête et je veux passer ma vie à vivre des moments de ce genre. J’en viens à me demander si ce n’est pas moi qui suis mort, dans l’histoire. Peut-être que je t’ai rejoins de l’autre côté. Peut-être que c’est ça le paradis, peut-être que l’on… Peut-être que l’on revit tout ce qui a pu nous rendre heureux par le passé. J’en viens à me dire que j’ai été percuté par une voiture en sortant pour aller au travail et que maintenant, je te revois. Thimothy… S’il te plait, fais en sorte que ce soit vraiment le paradis. Un paradis où je ne peux vivre qu’avec toi, où je n’ai qu’à être à tes côtés. Je ne veux pas que ça s’arrête, Thimothy. J’ai peur que ça s’arrête encore et que tu en viennes à partir, j’ai peur que tu ne deviennes qu’un simple mirage, une simple illusion, j’ai peur de… devenir fou… Thimothy… S’il te plait, dis moi que tu es là, prends moi dans tes bras…
J’aimerais te hurler de marquer ma peau mais ça aussi, ça me fait peur, tu sais. Avant, ça me faisait si mal. Mais j’en avais pris une certaine habitude, je crois. J’avais pris l’habitude de repérer la marque légère de tes dents sur ma peau un petit peu trop pâle. Je faisais tout pour les cacher, mais ça me manque de ne plus faire ce genre de choses. Ca me manque… Thimothy, est-ce que je trouverai la force de te dire que j’ai envie que tu prennes l’entière possession de mon corps une fois de plus ? Que j’ai envie de sentir tes mains glisser sur ma peau, tes baisers brulants dévorer mon être … Je ne sais pas si j’en suis capable, c’est… C’est gênant de demander des choses pareilles. Tu ne pense pas ? Peut-être qu’un jour j’aurais le courage de le faire… Pourtant je ne l’ai jamais eu, c’est toujours toi qui a su ce que je voulais, c’est toujours toi qui me regardais droit dans les yeux avant d’avoir ce petit sourire qui faisait fondre l’entièreté de ma personne. Je me sens mal à l’aise rien qu’à l’idée d’y penser, tu sais ? Je ne pensais pas qu’un jour dans ma vie, je m’autoriserai ce genre de folies amoureuses… Thimothy. Je crois que tu m’as fait devenir fou, avec le temps, que tu m’as fait vivre des choses si insensées que j’en viens à te voir de partout. Toutes les minutes, depuis que je t’ai retrouvé, je serre ta main plus fort, je lève les yeux vers toi. Je ne veux plus avoir honte d’être à tes côtés, de me sentir si petit et si ridicule. J’ai peur que tu t’en ailles… Cette fois, je ne vais plus te lâcher, je te le promets…
Je prends l’ascenseur pour parvenir à mon appartement, au deuxième étage. Si avant j’avais le courage de monter les escaliers, je me fatigue trop vite maintenant. C’est l’âge sans doute, mais je suis certain que tu vas te moquer de moi et appuyer sur mon ventre en me disant que j’ai pris du poids. C’est faux… Je… je n’en ai pas pris tant que ça ! Mes joues sont mêmes rouges je crois, je me suis fatigué rien qu’à marcher dans la rue au milieu des gouttes de pluie qui cherchaient à se dresser contre nous. J’hésite à venir contre toi, tu sais, dans cet ascenseur, mais je reste silencieux et je te regarde juste parfois. J’ai bien trop peur de faire comme dans ces films, là où deux amants s’embrassent goulument… Voilà que le petit ‘ding’ est là, je… tu vas enfin revenir chez moi. Tu vas enfin revenir dans cet endroit, le bercer de ton odeur, râler sur la nouvelle disposition des meubles et sur le travail présent sur mon bureau. J’ouvre la porte avec autant de difficultés qu’avant, donnant même un petit coup d’épaule. J’avais promis de la faire réparer, mais j’oublie à chaque fois.
« Bienvenue à la maison… »
J’esquisse un sourire en posant mon chapeau tout abimé sur le porte-manteau, puis je me tourne vers toi. Ca fait tout bizarre de te voir ici. Tout bizarre et j’en pleure. J’en pleure encore pendant que je referme la porte, pendant que je te vois ici. J’essaye de te cacher mes larmes mais, bon sang, je n’y arrive pas et j’en ai tellement honte. Comment est-ce que tu fais pour m’aimer alors que je pleure tout le temps ? Je crois que je pleure parce que je suis heureux de te voir ici. Ca fait si longtemps que j’ai envie de te voir passer le seuil de cette porte… Mon Thimothy…
«… Je t’aime. »
C’est différent de la vie à Cambridge, où tu passais des heures dans mon jardin en attendant que ma femme parte. Mais pourtant, mon bureau, tu le verras, est organisé de la même façon. Le même bazar, mais avec le même placement de meubles et… et j’ai toujours quelques affaires à toi, dans le placard. Un de tes vieux foulards, une vieille chemise. Et toutes tes lettres… Lentement, je reviens à nouveau contre toi pour te regarder.
« Restes, ce soir… Restes, s’il te plait… »
J’ai besoin de dormir dans tes bras, comme avant. Pour m’assurer que demain, tu seras là, à mon réveil. Pour m’assurer que tout cela n’est pas qu’une vulgaire illusion…
Thimothy Saint-Baptiste
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Sujet: Re: stay with me tonight (thimodict) Dim 3 Nov 2013 - 23:55
Le ciel est gris.
Ses nuages sont lourds, sont si emplis de larmes que leur enveloppe commence seulement à se déchirer, libérant quelques gouttes glacées qui viennent s'écraser le long des dalles. On raconte que la mémoire diffère selon nos sens. Ainsi, certains privilégieront une mémoire visuelle. La mienne doit être auditive. Pourtant, l'humidité ramène à la vie de nombreux souvenirs, depuis bien longtemps enfouis au loin de ma conscience. Je me souviens de ces premières fois où je me suis étendu dans l'herbe mouillée, ces premières fois où je t'ai tiré à moi pour te capturer dans mes bras. Ces fois où nous longions le port plongé dans l'obscurité, à contempler la lune et à parler d'un futur improbable, impossible à réaliser. Je peux me remémorer ces larmes que j'ai versées cette fois où nous nous sommes aimés. Et surtout, de l'humidité poignante de mon vieil appartement. Les murs étaient moisis, ma couverture ne m'apportait plus aucune chaleur. Je n'avais plus les moyens de me payer le chauffage. Tout pourrissait, comme mon cœur, d'ailleurs. Et mon âme, comme rongée par cette même gangrène, finit de se désagréger quand je glissais mon arme entre mes lèvres. L'humidité, cette fichue humidité, remue tant de choses. De bons souvenirs, mais aussi, les pires.
Heureusement, assez rapidement, nous rejoignions ton appartement et la douce intimité de l’ascenseur. Tu as pu remarquer le sourcil que j'ai levé en un geste de surprise quand tu as pressé le bouton du second étage. Tu ne prends plus même la peine de monter les escaliers, Benedict ? J'esquisse un sourire à cette idée tout en contemplant quelques secondes tes joues rouges, ces pommes rondes et mures dans lesquelles j'ai l'envie de plonger mes dents, de mordre à pleine mâchoire. Je te domine aisément de toute ma taille, ma carrure toute en longueur semble comme écraser la tienne. Tu fuis mon regard, tes yeux balayent tout ce qui peut se trouver autour de nous, comme si ta femme risquait de surgir d'un coin sombre. Tu baisses souvent la tête, la redresses finalement, les mains croisées devant ton ventre, avant de les plonger dans tes poches, les remettre dans ton dos. De petits tics que tu as toujours eu, quand tu ne sais plus où te mettre, quand la nervosité te gagne. Tu dois avoir remarqué que nous sommes bien plus proches qu'à l'accoutumée... Tu as pris du poids, et je n'aurais eu qu'à lever la main pour caresser cette douce brioche ronde que tu entretiens à grands renforts de pâtisseries. Finalement, la sonnerie retentit et tu passes devant moi pour me montrer la voie.
Je te suis, une fois de plus, sans un mot. Je fais preuve d'un calme olympien, le foulard bien placé autour de mon cou, mon col légèrement relevé, mes mains plongées dans mes poches. Je te vois galérer quelques minutes sur la porte et je lève les yeux au ciel d'un air ennuyé en poussant un soupir peu discret. Mais c'est avec un sourire de contentement que je m'avance dans ton appartement. Je suis heureux de m'y trouver. Heureux d'être chez toi. Dans ton petit cocon. Mon cœur bat plus fort. Je me sens... chez moi. Depuis mon... réveil, aucun lieu ne me convient parfaitement. Je me sens toujours agressé, toujours mis à l'écart d'une certaine façon. Je n'y trouve pas ma place. Mais avec toi, dans ta demeure, je me sens chez moi. Enfin. Ma lassitude dévoile enfin son véritable aspect : une profonde fatigue, un épuisement que je n'ai encore pas réussi à effacer. Je n'ai qu'un désir : m'allonger sur ton canapé, dans ton lit, et dormir, me reposer, enfin. À l'abri du froid, à l'abri de la solitude. À l'abri de mes mauvaises pensées, ces idées sombres qui ne cessent de tourner dans ma tête. Je me retourne à demi quand tu t'approches de moi. Impassible en apparence, je me détourne légèrement et je m'éloigne vers ton bureau pour constater l'ampleur des dégâts. Tu me disais « bordélique » avec mes feuilles de partition, mais ton bureau a toujours été pire ! Et, contrairement à toi, je sais retrouver mes affaires. Je retire mes chaussures et les pose près de la porte. Ma veste finit sa course sur le dossier de ton fauteuil et je tire légèrement sur les manches de ma chemise bleue moulante pour en effacer les plis quasi inexistants.
_ Il vaut mieux pour ta femme qu'elle ne me trouve pas ici, je tranche finalement en rabaissant mes yeux clairs vers toi. Je n'ai jamais caché mon animosité envers elle. Mais ce doit être la première fois que je laisse sous entendre une menace aussi franche et ouverte. Jusqu'à présent, j'avais toujours eu la délicatesse de la respecter, d'accepter de l'épargner... Mais plus maintenant. Plus maintenant. Est-ce finalement mon cœur que j'ai percé d'une balle ? Non. Tu l'as poignardé et je me suis éclaté la tête. Effaçant toute raison possible, toutes mes règles de civilité. Dieu merci, il en reste des lambeaux, des fragments. Cependant, ma violence va en croissant... _ Aurais-tu une tasse de thé à nous proposer ? Je rajoute finalement en retrouvant enfin le sourire. Ce sourire que tu aimes tant, qui éclaire mon visage et fait étinceler mes yeux. Malgré tous mes changements, malgré toutes ces choses nouvelles qui germent et éclatent en moi, une subsiste, une résiste. Mon amour pour toi. Je ne dis pas qu'il n'évoluera pas. Loin de là. Mais il reste. Puissant. Animant chaque battement de cœur, chaque reprise de souffle.
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Sujet: Re: stay with me tonight (thimodict) Mar 12 Nov 2013 - 21:00
stay with me tonight.
Tu dois certainement apercevoir un bazar monstre que tu ne connais pas chez moi. J’ai toujours par habitude de tout ranger et tu le sais, de ne rien laisser trainer, même pas mes chaussures. Elles sont toujours bien placées sur le tapis de l’entrée, une seule paire uniquement, mon manteau et son conjoint chapeau posé sur la patère juste à côté de la porte. Mais là, ce n’est plus vraiment cette organisation qui m’est propre que tu peux apercevoir. Mes vêtements sont certes au bon endroit, mais mes chaussures mal rangées trahissent étrangement beaucoup de choses déjà. Je te connais. Tu auras certainement remarqué ce genre de détail mais tu ne m’en diras rien de suite. Ai-je raison ? J’en viens même à en douter. Peut-être que la mort a changé bien des choses chez toi et que tu ne percevras plus les choses de la même manière. Pourquoi est-ce que cela me fait mal au cœur d’y songer ? J’aime que tu me claques en plein visage que je ne fais plus les mêmes choses. Parce qu’au moins, cela veut dire que tu te préoccupes de moi. Et j’ai tellement besoin que quelqu’un se préoccupe de moi. Je sais, ça peut paraître si égoïste, mais sans toi, plus personne ne fait attention à moi. N’est-ce pas ce que je cherchais ? Passer inaperçu, me fondre dans la masse, que personne ne voit mes défauts ni même n’aperçoive mes qualités ? Mais à tes côtés, Thimothy, j’ai appris à apprécier les légers compliments. J’ai appris à apprécier ces toutes légères caresses sur ma chemise pour en enlever un faux pli, j’ai appris à apprécier la façon dont tu glisses tes doigts dans mes cheveux pour en remettre les mèches, et j’ai surtout appris à apprécier tes doux mots… pour simplement me dire que tu aimes mon nouveau pull. Mais pourtant, il y a les défauts, aussi, mes nombreux défauts que tu ne te gênais pas à mettre en avant. Et tu sais quoi ? Je crois bien que ça me manque, aussi, que tu critiques mon chapeau, que tu critiques mon bazar, que tu critiques ma vie et mes actes. Parce que… au moins tu me regardais. Et sans toi… qui s’occupait de tout cela ? Personne, Thimothy. Personne. Même pas moi.
Je m’apprête à sourire à tes premiers mots mais lorsque ceux-ci sont enfin prononcés, je prends peur. Je prends véritablement peur. J’ai déjà eu peur de toi, tu le sais, à plusieurs reprises, mais cette fois encore plus. Tu n’as jamais parlé comme ça, tu n’as jamais fait preuve de violence dans tes mots sauf ces soirs où tu buvais un petit peu trop. Mais je te pardonnais toujours. Tu sais que j’allais te pardonner, même si j’haussais la voix un fragment de seconde avant de me glisser contre toi comme pour te supplier d’arrêter. Mais là, je crois que je n’ai pas le cœur à le faire. Je te fixe, juste, ravalant ma salive de nombreuses fois. Serais-tu capable de la tuer ? Tu n’uses jamais de la violence physique, pourtant. Je doute, à présent. Et le pire, dans le fond je suppose, c’est que je ne sais pas si j’espère que tu le fasses ou non. Oh cela changerait bien des choses et je pourrai enfin rester uniquement avec toi. Mais je ne peux pas souhaiter le malheur à quelqu’un, ça serait totalement contre mes principes ! Je crois que je ne sais plus ce que je raconte à force. Je devrais simplement divorcer. Oui, divorcer. Cela éviterait bien les ennuis et puis je pourrais rester… avec toi. Il faut que j’arrête de penser à ce genre de choses. Mon cœur n’en bat que trop vite, la panique s’empare de moi et je crois que je me mets même à transpirer.
« Euh… Euh oui, je vais en préparer ! » J’ai envie de te laisser errer dans l’appartement, j’ai envie que tu retrouves tes marques, que tu apposes ton odeur de partout. Que tu fouilles, que tu sortes de vieilles affaires à moi pour en rire, nos vieux souvenirs pour en sourire. Alors je te laisse faire. Je regarde ta silhouette passer par ci, puis ton ombre se glisser par là pendant que je mets l’eau à bouillir. J’enlève même rapidement mon vieux pull en laine pour laisser place à ma chemise à carreaux. Oui, il fait toujours aussi chaud chez moi, et je sais que tu aimes quand la chaleur prend ses aises. Mais là, j’ai bien trop chaud, avec cette eau qui boue ! Je m’empresse après quelques longues minutes à te servir le thé, y glissant le sucre habituel dedans. J’espère que tu l’aimes toujours de la même manière ! Je prends les biscuits habituels et je te rejoins, déjà, en posant le tout sur un petit meuble. Tu sais à quel point j’ai horreur de boire le thé dans une autre pièce que mon salon, mais enfin, je ne te dis rien. Je te regarde simplement. J’ai envie de passer du temps avec toi, et je crois que j’aurais bu mon thé n’importe où du temps que… je suis avec toi. Alors je t’adresse un sourire, à nouveau, et je me mords la lèvre. J’ai peur de ce silence pesant qui s’installe, il me semble bien.
« Tu peux faire comme chez toi. Enfin… Tu es à la maison, comme avant, tu sais. »
Oui, j’ose le dire. Je veux que tu te sentes comme tu te sentais avant ici, je veux que tu reprennes tes marques. Que tu files sous la douche avant de sauter sur mon lit et de rire en t’enroulant dans la couverture. Elle a mon odeur, en plus. Juste la mienne, tu sais. Cela fait des jours que mon épouse ne dort plus en ma compagnie mais avec quelqu’un d’autre certainement. Je ne sais pas si je dois m’en attrister, Thimothy. Cela nous laisse plus de temps pour toi et moi après tout, n’est-ce pas ?
« …. J’ai encore des vêtements à toi si tu veux te changer, aussi et puis… et je… bon sang. »
C’est si dur de retrouver mes mots en ta compagnie…
« Je vais aller te préparer un repas et tout ça… Et il reste de la tarte aux pommes. Habitude, j’en fais toujours… »