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 it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)

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D. Woody Knox

D. Woody Knox

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MessageSujet: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyJeu 23 Jan 2014 - 22:45


the wolf.


Eyes black, big paws, and it's poison, and it's blood, and big fire, big burn, into the ashes. And no return.

Non. Pas ce soir. Mais ça te piquait les mains, ça fourmillait dans le bout de tes doigts. Depuis le milieu de l’après-midi déjà, tu étais au bord de craquer, de sombrer. De frapper quelque chose, quelqu’un. De te précipiter chez Phoenix, et de le marteler. Mais si tu avais pris une cible humaine, ton souffre-douleur qui plus est, tu l’aurais selon toute probabilité tué à la force de tes poings. Il ne valait mieux pas. Tu avais pris sur toi. Et tu avais passé ta journée à sourire, à rendre la politesse et les saluts, à contenir plus de respect que le doyen même de l’université. Pourtant, un rien suffisait à métamorphoser ton sourire naturel et pimpant en rictus crispé. Mais tu avais tenu le coup. Tu le tenais toujours, aussi longtemps que puissent remonter tes souvenirs, tout du moins. Tu étais quelqu’un de stable, physiquement parlant. Psychologiquement, le capharnaüm de tes pensées n’avait d’égal que la folie pure qui animait ton corps. Mais tu t’y étais fait. Comme d’ordinaire, tu vivais ta vie. Jouais la Comédie Humaine. C’était ce qu’ils voulaient, c’était ce que tu leur offrais.

Mais pitié, pas ce soir. Tes doigts te démangeaient, au fond de ta poche. Tu avais réglé la note au bar, et tu étais sorti, quelques minutes après l’homme que tu suivais depuis le début de la soirée déjà. Pourquoi suivre quelqu’un comme ça ? Ce mec t’avait cherché quelques ennuis. Et puis, tu étais curieux. Fasciné, intrigué. Son comportement t’avait mis la puce à l’oreille, lorsque tu l’avais vu, et lorsqu’il t’avait pratiquement agressé pour rien. Il avait cette hargne, cette flamme. Et toi, tu venais de passer une journée pourrie. Toi, tu t’étais retenu à grand peine de lui éclater la figure contre le coin de cette table en métal. Retenu de voir son sang gicler. Parce que tu étais quelqu’un de civilisé. Et que tu souriais. Mais ses expressions t’avaient intrigué. Et comme tu n’avais strictement rien d’autre à foutre de ta soirée, tu l’avais suivi.

Suivi. C’était pour les fous, de suivre les autres, non ? Surtout lorsqu’on ne les connaissait pas. Surtout lorsqu’ils nous donnaient envie de glisser hors de nos gonds, de laisser nos mains courir le long de leur cou, et de regarder leurs yeux jaillir de leurs orbites sous l’effet de la pression que pouvaient offrir ces paumes et ces doigts magiques. Le fait était que, oui, tu n’étais pas net. Personne ne le savait — hormis peut-être Phoenix. Tu le laissais si peu paraître qu’il était quasi impossible de le deviner. À te regarder, on ne voyait que le jeune prof passionné, le psychologue diplômé et investi dans ce qu’il faisait. Un féru de l’analyse comportementale. Pas un détraqué qui cherchait à tout prix à comprendre ce que le cerveau humain pouvait bien receler, pour faire agir ainsi une carcasse.

Tu l’as perdu de vue. Et, immédiatement, tous les muscles de ton corps se sont tendus. Tu avais envie de hurler, de frapper le mur juste là, d’attraper cette jeune fille qui passait là pour la faire souffrir comme jamais il ne lui aurait été permis de l’imaginer. Mais tu n’en fis rien. Tu te contentas de faire quelques derniers pas. Talons qui claquent contre le pavé. Tes mains dans le fond de tes poches. Et tes doigts qui n’arrêtaient pas de trembler. À partir du moment où tu avais commencé à le suivre, les spasmes s’étaient calmés. Mais ils reprenaient de plus belle, maintenant que tu avais perdu ton jeu de la soirée ; ta distraction. Tu tournas en rond, quelques instants. Mains dans tes poches, persiflant légèrement. Quelques tours sur toi-même. Tu ne savais pas où il était parti, et tu ne savais plus quelle attitude adopter. Tu aurais pu rentrer chez toi ; retrouver Alabama, te perdre sous le jet chaud de la douche, et tenter de te détendre. Tu aurais aussi pu essayer de trouver quelques combats de boxe illégaux, les regarder s’entretuer et te repaître de leur rage et folie meurtrières. Tu pouvais aussi marcher encore, des heures durant. Finir sur la plage, et regarder les vagues lécher le sable, mourir à quelques centimètres de tes pieds. Ça te calmait, en général. Les effets apaisants de l’eau sur ton organisme n’étaient plus à démontrer, et tu savais pertinemment que tu pouvais compter sur ta salle de bain pour t’aider à calmer le flot de pensées négatives qui s’emparaient occasionnellement de ton esprit. À t’en faire perdre la raison.
Mais ne l’avais déjà tu pas perdue ?


Tu aperçois alors cette silhouette, à quelques mètres de là. Un homme. Un autre. Tu forces tes épaules à retomber légèrement, et ton visage à adopter une expression pour le moins calme, naturelle. Mais tu n’as plus rien de sain, tu le sais ça ? Tu t’approches, un sourire se trace automatiquement sur tes traits fins. Le genre de petite moue sympathique et polie que tu as appris à faire devant ton miroir, de longues années auparavant. Maintenant, ça va tout seul. Maintenant, ce sont des automatismes. Et le commun des mortels se prend au jeu comme un moustique dans une toile d’araignée. « Je vous demande pardon ? » Politesse oblige. Parce que c’était dans tes automatismes, dans les paroles toutes faites de petit robot. Tu étais parfaitement réglé, parfaitement huilé. Mais ce soir, t’étais fatigué. Le tout, c’était alors de ne pas craquer. Pas maintenant. « Vous n’auriez pas vu passer un homme ? Grand, un mètre quatre-vingt-cinq environ, une coupe en brosse, pas de chapeau, blouson en cuir avec un … Un espèce de logo dans le dos … » Tu fermais les yeux, esquissais quelques gestes de la main pour appuyer tes propos. Tu ne te souvenais plus exactement dudit logo. Et merde. « Jean, démarche voûtée, l’air un peu ours, des chaussures avec le lacet droit défait. » Stop.
Arrête-toi.
Oui, c’était cet homme-là.
Et tu en as suffisamment dit.


Ta mémoire n’avait jamais rien eu de banal. Tu faisais le tri des informations en fonction de ce qui t’arrangeait, et tu avais bien plus retenu ses expressions faciales et son comportement de manière générale que ses vêtements, ou même sa coupe de cheveux. Pourtant, tu n’étais pas certain que ce genre de description puisse aider ton interlocuteur à t’informer, t’aiguiller. Tu lui avais donné des indices plus matériels. En pleine nuit, il valait mieux.

Ton regard restait curieux. Insistant.
Ce gars était jeune.
Il avait quoi … à peine vingt ans ?
Pas d’importance.
Pas pour toi.
Pas maintenant.
Faut qu’il te dise où est passé ta distraction. Où a disparu ton jouet.
Faut qu’il te le dise.

T’as les doigts qui fourmillent, et les mains qui tremblent.
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James Bannerman

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MessageSujet: Re: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyVen 24 Jan 2014 - 11:39


La nuit tout les loups sont gris



Il marchait de nouveau dans les rues de Stonehaven. Mais cette fois-ci il n’avait à craindre ni les pierres ni la fuite des personnes à qui il pouvait s’adresser. Beaucoup de choses pouvaient évoluer en deux semaines ; James commençait à le savoir. Il avait connu des changements de situation bien plus drastiques que celui qu’il vivait actuellement – enfin, son état actuel mis à part. Cependant, la vie à Stonehaven lui laissait un arrière-goût amer d’incertitude. A chaque pas, il attendait dans un fond de sa conscience que le couperet lui tombe définitivement dessus. Car la bonté des étrangers avait un prix. Et toute période de bien s’ensuit aussitôt quelque chose de mal de même échelle. Voire même d’un niveau supérieur.

Cette certitude un peu plate lui revenait aussi souvent que la voix de la teigneuse dans sa tête qui lui demandait encore s’il l’entendait : il ne ferait pas long feu. A cette certitude s’ajoutait une idée moins fondée mais toute aussi puissante : il ne pouvait et ne devait en aucun cas quitter la ville. Ce qui fonctionnait ici ne marcherait peut-être pas ailleurs.

Et il avait des choses à faire avant. Beaucoup de choses à faire.

La nuit étirait ses premières heures dans un linceul glacé qui ne l’atteignait qu’à peine. Il s’en revenait du bar où on lui avait dégotté un boulot au noir, de la démarche tranquille du passant qui n’a rien à se reprocher. Ses pieds s’enfonçaient régulièrement dans une couverture de neige figée dans la glace qui peinait à recouvrir ses chaussures de sécurité. Le bruit, craquant et assourdit était le seul son vivant et réel venant de lui. La tête baissée, il affrontait les rares passants dans un anonymat de vivant. Pour donner le change, il s’était résolu à sacrifier les premiers billets de sa paye dans une boutique de vêtements. Son costume de défunt avait fini déchiqueté au fond d’une poubelle mais James n’avait pu se résoudre à se débarrasser du blouson. En plus des chaussures, il avait payé 75£ pour un jean épais, deux pulls, des tennis pour le boulot un tee-shirt et un sweat-shirt à capuche. Le tout dans les tons foncés bleu, gris et vert des bois, dissimulant ainsi une pâleur qui se ferait plus dérangeante quand viendraient les beaux jours (enfin, si aux beaux jours la chose qui le maintenait ici n’avait toujours pas demandé le divorce).

Au comptoir de la petite boutique, il avait chapardé une écharpe d’un rouge vif un peu trop éclatant. Et avait renoncé à l’idée de se maquiller. Le fond de teint ne lui servirait à rien d’autre qu’à se couvrir de ridicule. Phoenix lui avait dégotté un job comme plongeur et les éclats d’eau brulante auraient achevé de soulever l’incongruité de cette supercherie. Le boulot, éreintant et répétitif avait tout de même ses avantages : la chaleur humide réchauffait sa peau aussi bien qu’une douche.

Finalement, la dépense pour ses fringues ne s’était pas révélée trop onéreuse. L’ancien militaire lui avait refilé une tente et la forêt un logement à titre gratuit. Il n’avait pas besoin de manger ou de boire (les rares aliments qu’il avait pour l’instant porté à sa bouche avait un goût de cendre un peu amère et lui filaient des crampes d’estomac). Son sommeil se résumait à quelques rares heures de repos méditant où son esprit tombait dans les limbes (au mieux, on pouvait les décrire comme des cauchemars, au pire comme des terreurs du sommeil). Il pouvait donc économiser pour arriver à louer (au noir toujours) une chambre de bonne chez quelques propriétaires moins regardant et moins méfiant. Une bonne nouvelle pour quelqu’un dont la peur était d’être résolument cataloguée comme clodo. Un être qui ne pouvait se contenter de s’accrocher à la bonté des étrangers.

Il avait donc un chez lui, même s’il ne considérait pas Stonehaven comme la moitié d’une ville agréable à vivre. Il commençait en milieu d’après-midi pour le nettoyage du bar, et terminait son service toujours entre minuit et une heure du matin. Il était 00.32 en ce 24 janvier 2014 quand il manqua de se faire bousculer par un passant qui traversait la ue.

« Regarde où tu vas ducon ! »
lui assena l’homme sans même le regarder. James ne prit pas la peine de répondre à ce trou du cul, le suivant machinalement du regard tandis que l’inconnu rejoignait une femme au pas d’une porte.

La porte se referma sur eux et James poussa un grognement indistinct en reprenant sa marche. Les gens de Stonehaven étaient comme ceux des autres villes. Distants, suspicieux, grossiers comme un chien qu’on menace et aboie trop et d’une présence aussi insistante et purulente qu’un bouton de fièvre au coin des lèvres.

James ne les aimait pas. Sa première rencontre avec cette ville s’était peut-être révélée désastreuse. Mais la suite ne l’avait décidé à changer de point de vue ; et ça malgré l’apparente sympathie de Phoenix et de certains de ses collègues. A cela, James pensait toujours à Ninel. Sans trop s’y attarder.

Il traversa la rue à son tour. La capuche et l’écharpe dissimulant la majorité de son visage. Entraperçu vaguement la silhouette qui arrivait sur lui. L’évita d’un pas adroit. Pour finalement entendre sa voix.

« Je vous demande pardon ? »


Il se fit l’effet d’une balle élastique tendue à son maximum. Laissa le poids de cette voix tomber dans son oreille. Hésita entre feindre l’ignorance et lui répondre.

Sans s’expliquer pourquoi il recula d’un pas. Revint à ses côtés. Et releva la tête.

Ses yeux vert-gris englobèrent le visage souriant de l’homme en pardessus noir. Et la teigneuse formula l’idée « Plastique » avant qu’il ne comprenne  la raison de ce jugement. Intérieurement il hocha la tête. Monsieur tout le monde voulait savoir l’heure sans doute. Eh bien quoi ?

« Vous n’auriez pas vu passer un homme ? Grand, un mètre quatre-vingt-cinq environ, une coupe en brosse, pas de chapeau, blouson en cuir avec un … Un espèce de logo dans le dos … »


James haussa un sourcil. Au-dessus de l’écharpe rouge la stupéfaction de cette réaction en fut soulignée.

« Jean, démarche voûtée, l’air un peu ours, des chaussures avec le lacet droit défait. »

« C’est pour un sondage ? » répondit James, son sourire cynique plissant son regard. La profusion des détails ne le fit même pas tiquer. Il pointa du pouce le reste de la rue par-dessus son épaule droite. Et répondit d’un ton nonchalant. « Disparu votre type. Pas fameux en politesse. S’est engouffré dans un immeuble pas loin, une poule l’attendait au palier. Doivent être entrain de s’donner du bon temps. »

Il rabattit la capuche sur ses yeux. Son visage disparu de nouveau. Ainsi il ne s’obligeait plus à contempler le type – jeune aussi, plus âgé que lui sans doute mais quelque chose de juvénile dans son sourire. Naïf.

Plastique, susurra la teigneuse.
Ta gueule, répondit James.

Tu l’entends ?


James s’écarta.

«  … Vous avez raté votre coup mon gars. Bonne soirée » Terme moqueur et mâchonné. La B.A ainsi faite pour cette nuit. Il pouvait rentrer.





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D. Woody Knox

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MessageSujet: Re: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyVen 24 Jan 2014 - 22:07


the wolf.


Eyes black, big paws, and it's poison, and it's blood, and big fire, big burn, into the ashes. And no return.

Il n’y avait plus réellement de logique, ni même de rationalité, lorsque tes mains se mettaient à trembler. Ce genre de situation était pire que n’importe quelle autre, et tu ne pouvais t’empêcher d’en être toi-même effrayé. Tu ne contrôlais plus grand chose, et rester droit, poli, souriant et respectueux, continuer dans ton credo, devenait quasi-insurmontable. Tu n’y pouvais rien. Ce n’était pas toi, c’était ton corps. Ce besoin de sang, ce besoin de souffrance, ce besoin de peur. Tu aurais aimé pouvoir le refouler, et l’oublier. Mais lorsque toutes tes journées te présentaient leur lot de contrariétés, il n’était rien que tu puisses faire pour réprimer ta nature profonde. Rien, hormis continuer d’afficher ce putain de sourire, que tu maîtrisais à la perfection. C’était un entraînement, plus de vingt années durant. Un entraînement que tu continuais, même dans des cas comme celui-ci. Même dans ces moments où tu avais simplement envie de glisser tes mains autour du coup de ce jeune homme, lui ôtant délicatement son écharpe. Refermant tes doigts sur sa gorge, ne serrant même pas. Et lui écrasant la tête sur le mur, violemment. Non. Arrête. Arrête ça tout de suite. Tu souris. Tu restes droit. Parce que tu sais le faire. Tu y arrives. Ce n’est pas donné à tout le monde. Tu as cette chance. Tu te dois de la saisir, et de ne pas la lâcher. Garde-la en main. Sois maître de toi-même. Et ne fais rien. Ne lui fais rien.

Lorsqu’il te répond, tu laisses ton sourire s’élargir davantage, et tu échappes un rire bref. Il a de l’humour ce gamin. Beaucoup d’humour. Laisse tes mains dans tes poches, veux-tu. Mais il n’a pas l’air d’humeur à rire, pas particulièrement. Il se contente d’enchaîner sa réponse. Et ce qu’il te dit te faire serrer les poings au fond de ta veste. Les serrer à t’en rentrer les ongles dans la paume, les serrer à t’en faire mal. Te faire mal pour t’empêcher de devenir fou, t’empêcher de devenir fou pour ne pas le tuer. Ne pas le tuer pour ne pas finir en prison, ne pas finir en prison pour perdre ta liberté. Garder ses mains dans ses poches. Même si ce que tu entends te déplaît. Même si tu avais simplement envie de défoncer la porte par laquelle s’était apparemment engouffré l’inconnu. Même si tu avais envie d’aller lui arracher les yeux, ou de te faire passer pour son fiancé, pour que sa poule le massacre elle-même. Faire du mal.
Faire du mal. Mais ne pas le bâcler.
Le faire bien.
Perfectionniste.


Tu n’étais guère plus qu’un loup. Et la nuit, les ténèbres se permettaient d’accrocher ce pelage noir que tu faisais passer pour plus clair, la journée. La nuit, tu laissais l’obscurité t’entraîner dans ses bas-fonds, t’attirer inexorablement dans tes filets. La nuit, tu la passais bien généralement chez toi, pour pouvoir te laisser aller comme il le fallait. Parfois, tu n’étais pas beau à voir. Et même Alabama n’osait alors t’approcher. La peur de ce que tu aurais pu lui faire, sûrement ; les animaux sentent ce genre de choses, ces phénomènes pouvant mettre leur survie en danger. Et elle sentait ça chez toi. Tu le savais. C’était pour ça qu’elle était encore en vie. L’homme avait apprivoisé la bête, et la bête l’homme. Les animaux se comprenaient, non ? Un loup et un chien. Quel étrange duo. Mais ce soir, il avait fallu que tu sortes de chez toi. Ce soir, il avait fallu que tu aies envie de te promener. Pour ne pas devenir fou. Parfois, tu arrivais à te calmer seul. Là, tu n’avais même pas essayé. Tu peut-être aurais dû.

L’autre rabattit sa capuche, dissimulant son visage, en partie. Il commença presque à reprendre sa route, s’éloignant d’un pas. Et toi, tu restas là. Ton menton tomba légèrement en avant, ton sourire se crispa quelque peu. Mais il ne te voyait plus — ou presque. Quelle importance, alors ? Si personne ne pouvait t’observer, pourquoi te forcer ? Ne jouais-tu pas suffisamment à ce jeu pour avoir le droit de prendre quelques secondes de repos ? Ça ne faisait pas partie de tes habitudes, à la vérité. Tu prenais sur toi, chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Sauf quand la porte de ton appartement se refermait derrière toi, et que la clé tournait dans la serrure. Là, tu autorisais tes zygomatiques à se relâcher. Pourtant, aussi fou que cela puisse paraître, un mince sourire subsistait souvent. À croire que c’était une habitude. Une putain d’habitude, dont tu ne pouvais même plus te départir. Jusqu’au moment où tu arrivais devant le miroir.

Heureusement, à cet instant, il n’y en avait aucun. Nulle part. Voir ton reflet contribuait bien généralement à laisser tes pulsions s’extérioriser. Et en cet instant, il ne valait mieux pas. À ce moment-là, tu n’avais pas besoin de ça. « C’est pas grave. Je l’aurai une autre fois. » Mais de quoi parles-tu, Maddox ? De son sang sur tes mains ? De ses expressions faciales si perturbantes ? De son corps contre le tien ? De quoi parles-tu, Maddox ? De quoi ?
Sang.
Crime.
Rage.
Besoin d’exploser.
Besoin de hurler.
T’allais pas tenir.
T’allais craquer.


Tu fermes les yeux. Tu pousses un long soupir. Tes ongles sont toujours plantés dans tes mains, et te font mal. Lentement, tu te forces à déplier tes doigts ankylosés par la crispation, et tu amènes ta paume contre ton front. Même en étant dans cet état, tu as l’air si calme et si paisible. Juste déçu. Tu as tant travaillé, pour en arriver là. Tu t’es tant entraîné, pour parvenir à afficher cet air serein et patient, presque naïf, en effet, en toutes circonstances. Tu étais sur le point d’exploser. Mais tu avais l’air détendu. Y en a qui paieraient cher pour avoir ta recette.
Quoique.


Ton poing s’écrase contre le mur.
Tu ne l’as même pas senti venir. Tu as fait deux pas précipités, et tes phalanges ont rencontré la pierre. Maintenant, la douleur se répand comme une violente décharge électrique le long de ton bras. Mais tu la sens à peine, étouffé entre deux montées d’adrénaline féroces. Tu t’écartes du mur, prends ta tête entre tes mains. L’une te fait souffrir le martyr, mais ton corps a développé suffisamment d’antidouleur pour que tu te permettes ce geste. Et le cri qui s’échappe d’entre tes lèvres en glacerait le sang de plus d’un. C’est une vision d’horreur. C’est un cauchemar. L’homme qui s’éclate la main contre le mur. Qui se prend la tête dans les mains, et qui crie. Qui donne à nouveau un violent coup de pied dans une poubelle, qui abat à nouveau son poing contre le mur. Sans réfléchir. Sans mettre plus de cinq secondes. Les cinq secondes les plus brèves d’une vie, les plus longues d’une autre. C’est irréel. Mais c’est là. Et c’est toi.

Tes paumes s’ouvrent enfin, et se posent presque délicatement contre le mur. Toute trace de colère sur tes traits a disparu. Tes doigts tremblent. Tes mains tout entières, à vrai dire. Tu ne peux pas contrôler ça. Tu te doutes que ça va disparaître, maintenant que tu as exprimé ta colère. Tu l’espères, même. On dirait un putain de toxico en manque. « Je suis désolé. » Tu viens d’exploser. Tu viens de littéralement craquer, alors qu’il y avait quelqu’un. L’endorphine qui circulait dans ton sang retombe et une vive douleur à la main fait tressaillir ton bras. Tu t’obliges à le garder immobile, à respirer lentement. Refoule la douleur. Au même titre que la colère. Refoule tout.
Refoule.
Inspire.
Expire.
Ça va aller.


De ta main valide, tu gardes un appui sur le mur, et te tournes légèrement vers la silhouette du jeune homme. Le fin sourire qui est posé sur tes lèvres reflète plus de tristesse que tu ne le laisses paraître. Tu as soudainement l’air bien fragile, toi qui quelques secondes plus tôt tentait de briser un mur à mains nues. Oui. Fragile.
Comme si tu allais fondre en larmes.
Comme si ta vie venait de s’effondrer.
Comme si la partie de jambes en l’air de cet homme t’importait un tant soit peu.
Comme si tout cela avait de l’importance à tes yeux.

Fragile.
Comme l’homme que tu n’étais pas.
Comme celui que tu paraissais être.
Les larmes d’une tristesse excellemment feinte aux yeux.

Et celles de douleur, surtout, un peu.
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James Bannerman

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MessageSujet: Re: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyVen 24 Jan 2014 - 22:36


La nuit tout les loups sont gris




Il a voulu s’écarter. Il a commencé à avancer comme pour franchir une pente de distance raisonnable. Tenter de retrouver le chemin sous la neige, sur ce trottoir glacé. Tenter de reprendre en main sa solitude. Retourner à sa propre forme de limbes et ainsi de torture. Il a perdu son sourire et a remit son masque en place. Alors que celui de l’autre s’effondrait. Comme un échange équivalent ou un vol. Il reprend le contrôle contre l’autre qui le perd. Il entend juste sa voix. Et l’intonation de sa voix. Et la voix pernicieuse pense plastique. Et la voix dit.

Tu es le Boogeyman des mauvaises nouvelles.


Il se le fera une autre fois.

Et lui un homme raisonnable !


Mais ce n’est pas un homme raisonnable. C’est un homme en colère. Et si le froid n’y arrive pas. Si les choses sont pour lui comme des objets à distance. James frissonne quand même. Sans réaction physique juste un tressautement mental. Un pas de côté, un soubresaut.

Cette voix là. Cette intonation là. Ces mots là. Tu les connais.
Tu ne sais pas exactement d’où mais c’est comme entendre des ongles sur un tableau noir. Ou un livre qui se ramasse au sol d’une immense bibliothèque. C’est quelque part dans ta tête. La donnée est là. Le souvenir est une image floue. Un murmure sur les lèvres. Un air sans paroles. D’où ça vient ? D’où ça peut bien trouver son origine ?

Dans son passé certainement. Et une fois de plus sa cervelle lui fait l’effet d’un gruyère grignoté par de toutes petites dents d’une malicieuse souris. Il s’arrête parce qu’il ne peut aller plus loin, ça serait comme s’éloigner de la chose. S’il dit ou accomplit un geste maladroit, le verre fragile de l’idée se cassera. Le fil disparaitra dans la pénombre. Et il aura beau tâtonner pour chercher l’interrupteur il n’y aura que le noir et une intense frustration.

Il le sait. Ca aussi, il commence à connaitre.

Mais il tourne la tête quand même. Pour entrapercevoir de sa vision périphérique la silhouette de l’homme. Et l’homme se tord dans sa même immobilité.

C’est comme un éclair dans un ciel nocturne. L’orage frappe et la voix surgit du néant de son inconscient. La voix tonne :


JAMES !


Tu l’entends.




JAMES VIENT UN PEU ICI ESPÈCE DE SALE PETIT CON !
J’VAIS T’AVOIR ALORS ESSAYE MEME PAS DE TE PLANQUER !


La pulsation de quelque chose de connu monte en lui comme des nouveaux battements de cœur. S’il en avait encore des réactions humaines, il aurait sentit sa vessie se contracter jusqu’à se pisser dessus. Il a les yeux écarquillés sous sa capuche. Se tourne plus franchement vers l’homme qui a déclenché ça. Et il pense abruptement (Papa) avant de voir le poing du type s’éclater contre le mur.

Le coup est comme une gifle qui le ramène ici. Dans l’étang glacé de Stonehaven. La voix dans sa mémoire (Papa ?) disparait plus vite qu’un pet dans le vent. Il ne reste que les lambeaux diffuses d’anciennes sensations. Un mélange de sueur, d’urine (il s’est pissé dessus alors - dans une autre vie) et d’alcool.

James tend le nez pour inspirer.
Se rappelle qu’il ne peut plus.

Et son mal-être dégringole en lui dans un gouffre sans nom. C’est comme le tourbillon malsain et rapide d’une chasse d’eau qu’on tire. Un instant il y a la vie. L’autre moment, la réalité.

Puis le cri de l’autre.
L’homme en colère.

Qui après avoir agressé le mur accuse la poubelle. Qui passe sa rage sur les choses matérielles parce qu’il le voit, lui le James. Il voit les fissures de quelque chose de profond et la chose qui s’en écoule est noire et gluante. Lui rappelle le sang qui a gouté de sa tempe ces premiers jours d’arrivée à Stonehaven. S’il devait trancher la gorge de ce type maintenant, c’est ce goudron putride qui en sortirait. Pas la vie. Pas la vie. Parce que si l’autre frappe c’est de faire sortir cet acide qui le ronge là. Il le sait parce qu’il le voit en lui aussi. Dans le silence oppressant de son marécage de corps. Tout ça en eux est un sable mouvant perfide. Saloperie de venin.

Est-il mort ?
Le plastique c’est pas vivant
, souffle La Teigne.

C’est juste un homme en colère.

James cligne des yeux sans en avoir besoin. Comme si cet interlude allait remettre les choses à leur place. Et quelque part ça fonctionne. Car l’autre chuchote des excuses. Et il voit les larmes dans ses yeux. Le bordel contre lui. L’enflure de sa main. Il doit avoir mal (c’est quoi déjà, avoir mal ?). Le regard de James s’attarde avec une attirance presque malsaine sur les écorchures suintantes. Il ne pensait pas un jour que ce genre de choses allait lui manquer. Mais c’est un fait. Tout ça semble chaud et liquide et mortel. Tellement mortel.

Je veux être ça encore. Je veux plus être un esprit dans un corps figé. Je veux que le reste suive. Que tout le reste suive.

Est-ce qu’il le croit dans sa tristesse ? Dans ses excuses ? Sans doute que oui, parce qu’il ne voit pas pourquoi l’autre mentirait.

Il se sent détaché de tout. Comme si sa pensée avait pris le parti de ses mains ankylosées – aussi aberrant que fut ce parti.

Et il s’entend dire d’une voix monotone.

« Ca va mieux hein ? »

Parce qu’il a déjà assisté à ce genre de colère stérile. Loin avant. Il a déjà vécu ça, il a été l’acteur principal de tout ce carnage. Il sait, il sent. Mais il ne se souvient pas clairement.

Juste des ombres dans le brouillard.

Tu l’entends.


« Le problème avec tout ça, c’est que le mur et les poubelles, ils s'en branlent. Ils répliquent pas et souffrent pas. Devriez faire de la boxe. »


(L’autre avait finit par abandonner la boxe mais pas son penchant pour l’alcool et son punchingball (maman) préféré ne répondait pas aux coups – gagnant à chaque partie que souhaiter mieux de la vie –
espèce de trou du cul me TOUCHE PAS)


Comme une étincelle de feu d’artifice, sans chaleur.

« Ca va perds pas ton temps avec des excuses. Je m’en fous de tout ça. » Il parait soudain glacé. Figé dans le temps. Très vieux et très distant. Ses yeux verts luisent mais seulement du reflet des réverbères. Et de l’éclat que cela jette sur toute cette neige. James est accommodant. Ne pose pas de questions. « Je le dirais à personne. » Il se contente simplement de l’observer comme un scientifique observerait la vie qui se déploie dans une particule de cellule. Comme quelqu’un qui se prendrait pour Dieu. Il est simplement trop con pour juger.





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D. Woody Knox

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MessageSujet: Re: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyDim 26 Jan 2014 - 22:04


the wolf.


Eyes black, big paws, and it's poison, and it's blood, and big fire, big burn, into the ashes. And no return.

T’es un peu bizarre, tu ne trouves pas ? Un temps tu t’énerves, et le suivant tu te mets dans tous tes états nerveux, au bord de la crise de larmes. Tu fais passer cela pour de la tristesse, et tu pries pour que le monde n’y voie que du feu, même après ton accès de colère. T’es vraiment bizarre. Mais la plupart de temps, on ne s’en soucie pas, car ce n’est pas le cas. La plupart du temps, tu restes dans ton coin, tu souris et tu apprécies la vie, à la manière dont eux semblent le faire. Tu les imites, et tu souris. T’es le p’tit gars gentil, et tu le vis bien. Tu ne te prends pas la tête et tu restes à ta place. C’est ce que les autres croient. C’est ce que tu veux qu’ils croient. Maddox. Le gars sans souci, que tout le monde apprécie. On le surnomme Mad, et c’est ironique. Parce qu’il n’a rien d’un fou, n’est-ce pas ?

La douleur. La colère.
Pulsant dans tes veines, jusqu’à t’en faire monter aux yeux ces larmes que tu fais paraître chagrinées. Tu aurais envie de hurler à nouveau, de ruer le mur de coups jusqu’à ce que toutes tes phalanges se retrouvent émiettées. Mais tu n’en fais rien. Tu te forces à rester sur place, et cette fois, tu te contrôles. Tu ne peux pas déraper à nouveau en présence de cet homme. Cela t’est interdit. Sinon, il pourrait deviner. Sinon, ton jeu ne passerait jamais. Tu risques déjà d’avoir bien du mal à te remettre de tout cela, et à retrouver tes esprits. Alors pourquoi courir le risque de réduire à néant tous les efforts que tu as toujours fait ? Non, il faut que tu restes le masque. Il faut que tu arrives à faire croire que tu es triste. Ça ne devrait pas être compliqué. Tu as déjà les larmes. La voix chevrotante. Et tu as la détermination. Serpent.

Lorsqu’il parle, tu esquisses un sourire léger, bref. Ça va mieux ? Ça fait du bien, qu’il croit ? Tu t’es juste fait mal à la main. Mais il n’a pas tort. Ça fait du bien, et tu ne peux le nier. Tu souffres physiquement, lui croit que c’est ton mental qui en a pris un coup. Enfin, tu n’es pas dans sa tête. Tu supposes juste. Tu espères. Depuis combien de temps n’as-tu pas frappé ? Depuis combien de temps n’es-tu pas allé voir Phoenix, pour te défouler ? Ou tapé sur un sac de boxe pour laisser ta rage s’exprimer ? Tu te renfermes. Tu intériorises. Tu es au bord de la crise de nerfs, au bord d’exploser, de hurler, de prendre ce couvercle de poubelle et d’assommer ce jeune homme avec. Pourtant, il n’a rien fait. Mais ça n’empêche rien. Tu voudrais sortir un couteau de ta poche, et le lui planter entre les côtes. Le regarder souffrir, le regarder mourir.
Ce que tu ignores, c’est que tu ne lui feras rien. Que tu ne pourras jamais rien lui faire. Qu’il est déjà mort, et que toute tentative de violence à son égard sera vaine et stérile. Tu ne le sais pas. Mais quelque part, si tu en avais connaissance, les idées les plus malsaines te viendraient. Tu tuerais Phoenix, espérant qu’il reviendrait, exactement de la même manière. Que tu puisses le faire souffrir, jusqu’au bout. Le massacrer, le martyriser. Sans qu’il ne puisse mourir à nouveau.
Non.
Il ne vaut mieux pas que tu saches.


Les larmes coulent sur tes joues, le froid ne les fige pas. Tes doigts passent, les accrochent, et tu renifles. Tu pleures devant un inconnu. Mais n’est-ce pas la meilleure des comédies ? Ton sourire reste accroché à tes lèvres fines, triste pourtant. Tu hoches doucement la tête, et tu laisses les perles salées rouler sur tes pommettes, y tracer quelques sillons. Tu pleures sans réfléchir. Parce que ça te fait du bien, et que tu sais que de toute manière, il faut que tu aies l’air abattu pour rattraper la colère. Il n’y a rien de mal à pleurer. Et d’ailleurs, les gens normaux ont tendance à juger sans cœur ceux qui ne pleurent pas. En fin de compte, t’être ruiné la main sur ce mur n’était peut-être pas une si mauvaise idée ; ainsi, tu avais l’air normal. Parfaitement normal. « Ouais, ça va mieux … » Ce n’était pas vraiment faux. Tes mains tremblaient un peu moins. Ou, plutôt, les spasmes de douleur avaient remplacé ceux de colère ; en soi, ce n’était pas un mal. Mais tu souffrais.

Sa remarque te tira un léger rire, soupiré pourtant, atténué. Tu pleurais toujours, sans parvenir à tarir les larmes qui cascadaient sur ta peau claire. Toujours moins claire que celle de ce jeune homme, tu sais. Finalement, tu reniflas, et essuyas machinalement tes joues, relevant le nez, te forçant à arrêter de pleurer. D’une petite voix enrouée, ce sourire flottant toujours sur tes lèvres fines, tu lui répondis calmement, l’air un peu perdu. « Déjà fait, mais à croire que je devrais m’y remettre … » Te remettre à la boxe. Mais quelle idée. C’est ce que ferait quelqu’un de normal, certes. Mais pour toi, ce n’était pas intéressant. Tu préférais marteler de la chair humaine qui ne le voulait pas, et non pas celle qui se livrait en pâture à tes poings, à la seule condition de pouvoir rendre les coups. Tu préférais laisser exploser tes pulsions hors d’un ring, et les sentir canalisées de la sorte, actuellement, t’aurait rendu fou. Pourtant, cela t’aurait sûrement évité de te détruire la main. Oui. Très certainement. Mais tu n’avais pas envie de te remettre à la boxe. Tu aurais préféré un combat de rue. Un truc illégal. Un truc où l’argent n’aurait pas été en jeu. Où s’ils voulaient parier sur toi, très bien. On misait en général davantage sur le gorille qui te faisait face. Mais t’as la rage au cœur. La haine au sang. La hargne d’un homme qui n’a rien à perdre, et qui ne ressent rien d’autre que de la colère. D’un homme de violence.

Il ne veut pas de tes excuses. Mais toi, instinctivement, ce n’est pas ça que tu remarques, ou que tu notes. Ce n’est pas non plus cette garantie qu’il ne racontera ce qui vient de se passer à personne. Ça tu t’en fous. Tu ne t’es jamais fait passer pour quelqu’un de parfait, qui n’avait alors logiquement aucun défaut. Tu es humain. Et tout le monde sait que tu peux être triste, en colère. Que tu peux piquer des crises. Enfin, tout le monde croit tout ça. La vérité c’est que tu mimes la perfection autant que l’imperfection. La réalité, c’est qu’hormis la passion qui t’anime, tu n’as pas grande qualité. Tu as surtout des défauts. Vices qui ne doivent pas ressortir, pas si tu veux être normal. L’enfant du diable.

Mais ce n’était pas ça. Tout ce que tu voyais, c’était qu’il était passé du vouvoiement au tutoiement. Sans avertissement préalable, sans demande polie pour savoir s’il pouvait. La proximité venait de s’installer entre vous sans ton accord, et cela avait eu le don de capter immédiatement toute ton attention. Et tout ton intérêt. « C’est sympa … » Tu souris à nouveau, les yeux encore brillants. T’as une sale tête, Mad’, vraiment. Et t’as vu l’état de ta main ? T’as l’air si sympa. Si innocent. À en croire ta bouille, on te conseillerait même que ce n’est pas prudent de traîner dans les rues en cette heure tardive. « Je ne voulais pas vous retenir. » En réalité, tu es le loup déguisé en agneau. Un beau déguisement, une fourrure bien claire. Habile trompe-l’œil. Tu restes au vouvoiement parce que tu l’as sentie : cette attitude presque supérieure, froide. Ce petit brin étrange qui émane de cet homme, et que tu peines à comprendre, pour le moment. Tu ne le cernes pas suffisamment. Pas encore. Tu sais t’adapter, tu évolues vite pour survivre. C’est comme ça que tu fonctionnes. Que tu as toujours fonctionné.

Ton regard dans le sien, quelques instants. Toute lueur de curiosité, ou de hargne a disparu du fond de tes prunelles. Ton regard est opaque, presque vide si l’on excluait alors la tristesse et le malaise. Mais tu essaies de comprendre ce que tu vois chez l’autre. Ce que tu vois chez lui. Tu ne sais pas. Il est froid, distant. Et pourtant passé au tutoiement. Il a l’air éveillé, et à la fois si sombre et renfermé. Pourquoi ? À cause de toi ? Curiosité dévorante ; ton vice le plus poussé et le plus incurable. Qui t’a mené jusqu’ici, aujourd’hui.

Ton objectif de la soirée a changé. Tu as trouvé ta nouvelle distraction.
Et celle-ci ne filera pas.
Pas question.
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James Bannerman

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MessageSujet: Re: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyDim 26 Jan 2014 - 22:51


La nuit tout les loups sont gris



Voir un homme pleurer a toujours un côté pathétique et un peu ridicule. James n’est pas une âme qui console et étreint facilement. Pas une âme empathique qui s’apitoie sur le sort des autres – après tout, peu le font pour lui. Il observe ces larmes glisser sur le visage fin de son homologue (et agréable, c'est vrai). Les commente mentalement d’un bref soupir éreinté. Le seul bienfait de tout ce cirque est le silence à laquelle la teigneuse est réduite. Oublié le masque de plastique, et les raisons qui le poussent à croire cela. Il n’y a plus qu’un jeune homme au regard hagard, attristé. Un jeune homme à la main écorchée et au sourire vacillant. Un jeune homme qui s’est montré dans sa faiblesse la plus totale auprès d’un parfait inconnu. Et qui ne sait comment montrer ses regrets. Exprimant uniquement son malaise.

Communicatif, le malaise. Car James se racle la gorge pour en éprouver l’humidité. Manque de cracher au sol et ravale sa bile. Il détourne un peu les yeux de ce visage pâle. Attends le signal qui mettra fin à toute cette conversation. Car il ne compte pas s’attarder.

S’il tombe ainsi dans la mascarade du serpent ? Pire, il s’y enlise avec bonheur. Tout est mieux que de laisser la teigneuse avoir raison sur la supercherie. Et les hommes de ce genre, au sourire facile et à la politesse exacerbée, ça court aussi les rues. Ce sont les plus chiants sans doute. Ceux qui retroussent le nez à votre puanteur mais continue de garder leur putain de tact et leur foutue diplomatie.

Et la neige s’intensifie autour d’eux. Comme une brume opaque qui masque le reste de la rue. Les englobe dans une bulle à deux.

La voix de l’autre est lointaine, douce. Un peu rêveuse, honnête. Elle murmure des réponses vacillantes. James hausse une épaule. Il a déjà donné son avis. Que ce type ait déjà fait de la boxe, grand bien lui fasse. En égoïste qui se respecte, James s’en retourne à ses questions internes. Son esprit, autrefois vide, est maintenant une pelote de fils entremêlés. Tout cela (la violence, la boxe) a attiré l’un d’entre eux dans sa main. Mais il doit tout démêler pour accéder aux données. Savoir ce que cela signifie et comprendre ce qu’il éprouve.

Car après tout, il ne possède plus que ses sentiments. Autant en prendre soin et les étudier. Avec acharnement.

« C’est sympa … »

« Hm ? » répond James. Ayant déjà perdu le fil de leurs propos. De ce qu’il a pu dire pour mériter une telle réponse. Dire qu’il se fout de cette scène serait trompeur. Il y a quelque chose d’intéressant à observer cette vie lunatique se mouvoir devant lui. Bien qu’il meurt d’envie de le secouer comme Phoenix a pu le faire pour lui-même à son arrivée ici. Le secouer, le redresser. Lui ordonner de sécher ces larmes – mec t’es sérieux à chialer de douleur ? Et rattrape moi cette gueule en biais, tu te fracasses.

Ses yeux le parcourent rapidement. Yeux, bouche, courbe de son cou et silhouette engoncée dans le pardessus. Revient à la blessure de sa main.

« Mets-y de la neige. Ca calmera la brûlure. »

Combien de fois avant a-t-il chialé de douleur ?
Recroquevillé sur lui-même à essayer de respirer.
De trouver assez de souffle en tout cas pour ne pas vomir.
Car vomir signifierait le renouveau de cette souffrance.
Une pluie de coups plus affairés encore à lui faire payer son erreur.
Puisque c’était son erreur, et pas celle de l’autre.
Retrouver la respiration, la vie.
Ne plus être cette chose vagissante trainée au sol.
Envoyée contre le mur pour s’y écraser avec force.
Entendre les cris de celle qui ne peut le défendre.
Puis les pleurs de la petite dans la chambre d’à côté.

Et penser : ça vaut mieux moi que elle. Mais quand même les haïr.

Les haïr.

Haïr. Qui ?

James tire la corde.

« Je ne voulais pas vous retenir. »

Entend le claquement sec dans son palais mental quand elle se brise. Il ne reste rien que le vide, juste du vide et du silence. Plus d’images ou d’impression d’images. Plus rien. A cause des mots de l’autre.

Encore une fois. Il a perdu le fil.

James pince les lèvres.

C’est plus que dérangeant maintenant. C’est une vision écœurante. La sympathie de l’autre, il la refuse. N’en a pas besoin.
Puis il y a sa voix qui le vouvoie encore. Ces mots un peu bêtes – le retenir ?

Et James tressaille visiblement.

Le retenir ?

Il marque un temps d’arrêt. Ses yeux s’écarquillent.

Puis sa tête s’abaisse légèrement vers l’arrière. Laissant l’écharpe tomber dans son cou. La capuche dans son dos. Tandis qu’il rit. Un rire puissant et sincère. Pas vraiment moqueur.

Le retenir. Sérieusement ?
C'est une blague hein ? Une ironie ?

Son visage revient à lui. Ses pattes d’oie aux coin de ses yeux vert-gris. Il rit sans manquer de souffle. Sans que le sang lui colore les joues. Il est un masque de marbre figé en une seule expression. L’amusement complet.

Quel con ce type.

Il est à la fois un jeune mec pas désagréable à regarder. Et un homme qui vient de vivre deux semaines éprouvantes et qui ressent à rire ainsi un besoin à évacuer le trop-plein. Comme. Comme on frapperait dans un mur oui.

Puis le rire disparait.

James secoue la tête. Remet l’écharpe et la capuche en place. Son regard étouffé par l’obscurité étincelle une dernière fois. Presque de méprit.

« Tu me retiens pas mec. Y’a pas grand-chose qui le fait. »

Puis surtout pas tout ce cirque.

Cette carcasse vide et sympathique, il la délaisse en se détournant. Il n’y a plus à donner suite à cette scène irréelle après tout. Voilà dix minutes qu’il lui tarde de rejoindre son chez soi.

Il ne voit pas ce que l’autre aurait à lui apporter de plus. Le peu qu’il lui offre maintenant est déjà tellement intéressant. Tellement…

« Fais de beaux rêves. Blondie. »

.... commun.





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MessageSujet: Re: it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james)   it is not the violence that sets a man apart. ✢ (james) EmptyDim 2 Fév 2014 - 11:55


the wolf.


Eyes black, big paws, and it's poison, and it's blood, and big fire, big burn, into the ashes. And no return.

De la neige. Il fallait l’avouer, tu n’y avais même pas pensé. Et, sur l’instant, tu t’en retrouvais bien idiot. Il aurait fallu que tu mettes un peu de neige, oui ; pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? D’un autre côté, un léger coup d’œil vers le sol t’informa de la maigreur de la couche qui recouvrait les environs ; pas de quoi y plonger ta main endolorie, pas vraiment. Pourtant, l’autre n’avait pas l’air de se foutre de ta gueule. Et quand bien même ç’aurait été le cas, tu ne l’aurais pas vu comme cela. Il avait pensé à quelque chose qui ne t’avait même pas effleuré l’esprit. Et rien que cela rendait ce garçon d’autant plus intéressant.

Oui, garçon. Car celui qui se dressait en face de toi n’avait de l’homme que la mentalité. Son corps semblait être celui d’un jeune homme sortant à peine de la puberté, du peu que tu pouvais en voir. Tu le détaillais, de ce regard simple mais curieux. Et la sensation que tes paroles le heurtaient te revint, alors que tu l’observais, et que tu formulais l’excuse de le déranger. Il tressaillit, juste sous tes yeux. Tu luttas pour ne pas afficher une moue légèrement méprisante face à ce drôle de personnage. Et, à vrai dire, les larmes étaient encore si peu éloignée de tes yeux, la douleur te prenait encore tellement à la gorge, que ce ne fut guère difficile pour toi de continuer de paraître normal. Jusqu’à ce qu’il éclate de rire. Jusqu’à ce que cette fascination ne flirte avec une certaine colère, pourtant bien vite réprimée. Tu ne comprenais pas ce garçon. Pas encore. Et ce n’était pas faute de l’observer. Tu ne savais pas ce qu’il foutait là, tu ne savais pas pourquoi il riait, même. Et ça te perturbait plus que tu n’aurais voulu l’admettre.

Tu semblas tituber, l’espace d’une demi-seconde ; de toute manière, au vu du rire qui venait de prendre ton interlocuteur, il ne risquait pas de le remarquer. Lorsque tu retrouvas un semblant d’équilibre, tu t’étais rapproché du mur, engouffré dans son obscurité. Tu n’avais plus envie d’être à la lueur des réverbères. Et tu voyais le visage de l’autre. Tu le voyais, et tu sentais naître au creux de ton ventre cette envie malsaine de lui faire ravaler son rire. D’aller comprendre d’où il venait, à en enfoncer ta main dans cette bouche si étroite, et d’aller chercher ce larynx, afin de voir comment il était constitué. Tu n’étais pas sain d’esprit, Maddox, mais seuls peu pouvaient l’affirmer. Et ce gars ne saurait d’ailleurs jamais ce qui pouvait te passer par la tête, à ce moment-là. De toute manière, ta main ne rentrerait pas dans sa gorge. Le problème était donc réglé, non ?

Non. Il riait, il se moquait de toi. Et au moment où il reprit une allure plus normale, où il retrouva l’usage de la parole, rabattant sa capuche sur sa tête, tu vis cette lueur de mépris apparaître au fond de ses yeux. Instantanément, toute envie de le tutoyer ou de continuer à faire preuve d’une quelconque amabilité à son égard s’était envolée. Mais la comédie n’était pas censée s’arrêter ; et elle ne prendrait pas fin avec le simple mépris d’un pauvre gosse qui ne se prenait visiblement pas pour de la merde, à en juger le ton qu’il employait, et ses paroles en elle-même. Ta mère t’a pas appris à respecter les gens, mec ?

Tu avais laissé apercevoir ta faiblesse face à lui. Il était visiblement pire qu’instable, et la lueur de peur que tu avais cru entrapercevoir dans son regard quelques temps plus tôt avait totalement disparue. Et lorsqu’il te tourna le dos, s’éloignant en te lâchant un misérable surnom pour ponctuer son au-revoir, un mince sourire passa sur tes lèvres. Ta main sembla alors comme détachée de ton corps ; la douleur resta lointaine, et tu te contentais désormais de regarder ce garçon s’éloigner, refusant de laisser ton propre masque tomber. « Toi de même, kid. » Fais gaffe au loup qui se promène dans les rues. Fais gaffe à ton cul. Il est déjà mort, Maddox. Mais ça, tu ne le sais pas. Tu aurais presque pu penser que c’était tout à fait normal, sous cette nuit glacée, d’être aussi pâle que cela. Mais tes joues à toi en rougissaient, ce qui n’était pas le cas des siennes. Ta main douloureuse restait ballante le long de ton corps, tandis que tu regardais la silhouette de ce gamin, comme tu avais bien pris soin de l’appuyer. Un surnom sur lequel tu avais insisté d’un ton pourtant léger. Il t’avait réduit à tes cheveux, qu’est-ce qui t’empêchait de le réduire à son âge ?

Tu poses ton dos contre le mur, dissimulé davantage encore dans l’ombre. Tu regardes ta main. Tu parierais que tu t’es cassé au moins une phalange. Tu n’as pas su contrôler ta force, et tu le paies de ta douleur physique. Mais tant pis. Une fois ce gars parti, rien n’empêchera ton sourire de retomber, rien n’empêchera ton esprit de se laisser envahir par la colère, et ton visage d’afficher quelques rictus plus crispés que de nature. Tu ne cogneras rien ni personne d’autre. Tu vas laisser ton esprit divaguer au gré de ta bizarrerie. Tu risques de repenser à ce gosse. À son besoin de s’en aller, et de te tourner le dos. À ce regard étrange que tu l’as vu aborder, probablement sans le vouloir vraiment. Ton masque à toi avait également oscillé. De la politesse tu étais passé à la colère, avant de feindre la soumission et la peine, pour finalement arborer à ton tour cette allure détachée et fataliste. Tu avais joué un jeu bien étrange, probablement sans t’en rendre vraiment compte. Et, alors qu’il s’éloignait, tu te permis de sortir une bande de ta poche, et de la dérouler lentement, pour finalement en entourer ta main blessée. Il faudrait que tu te fasses un pansement plus sérieux. Pour le moment, la douleur te faisait tiquer, et les expressions de ton visage s’étaient entièrement métamorphosées en une douleur coléreuse. Tu irais probablement voir Phoenix, pour qu’il s’occupe de ça. Un des seuls qui pouvait jouer les infirmières sans que tu n’aies à prétexter quoi que ce soit d’idiot, ou à mimer la moindre larme. Le seul face à qui tu pourrais grogner de douleur au lieu de te contraindre à en gémir. Et pour le moment, tu ne disais rien.
Écoutant le bruit crissant des pas s’enfonçant dans la neige, de ton habituelle tranquillité d’esprit.
Impassible.

Tu ne pouvais pas tout comprendre, ni retenir le monde. Et pour atténuer cette frustration, tu te focalisais sur la douleur physique qui te maintenait bel et bien éveillé. Sur ce froid qui t’enveloppait doucereusement.
Ce n’était pas pour ce soir. Tant pis.
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