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 crie. | LULLABY

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Daniel C. King

Daniel C. King

rise out of the ground





› Célébrité : Jake Gyllenhaal
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MessageSujet: crie. | LULLABY   crie. | LULLABY EmptyVen 14 Mar 2014 - 0:52





LULLABY&DANIEL

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J'ai chaud.

Hello... I love you let me jump in your game. She's walking down the street, blind to every eye she meets. Do you think you'll be the guy to make the queen of the angels sigh?



Terriblement chaud. Je soupire après avoir fredonné comme toute patience ce morceau copieur de mon groupe favoris. Il n'y a que de nage sur ma nuque, autant les marrées de courants froids traversent mon costume d'épais poil que je ne peux en goûter une seule brise. Tant j'ai chaud. Cela ne fait pourtant que trente minutes que je porte l'énorme costume de lapin. Car, oui, j'ai oublié de préciser que je suis en costume de lapin géant. Celui que les gens excellent à adorer à Halloween et qu'ils parfont à s'en effrayer. Si ce n'est pas à chaque semaine, je laisse peut-être répit hebdomadaire aux citoyens pour remettre le costume pas plus de quelques tentations furtives plus tard.

J'ai chaud. Et je ne pense qu'à ça en ce moment. Cela fait trente minutes que je fait le poireau assis par terre dans l'ombre d'un arbre. Il doit être neuf heures du soir. Ou dix heures. Peut-être onze si j'ai encore oublié d'avancer l'heure. Déjà il a fallut que je marche jusqu'au parc en prenant détour par les ruelles avec l'habit sur le dos. La tête sous le bras, certes, mais l'habit sur le dos. C'est mort aujourd'hui. Il y a quelques passants qui se sont fait agaces sous mon nez: un cycliste après lequel je ne piquerais pas de course en mascotte, un alcoolique sans abris qui hurler qu'il avait froid que je ne voulais pas importuner et un mec louche sous sa capuche qui m'aurais peut-être donné une baffe. J'ai appris au fil des années à sélectionner mes amours de victimes pour ne pas me retrouver dans le pétrin. D'autant plus que porter un costume de la sorte en public n'est pas légal je crois, je ne veux attirer la foudre des regards et des emmerdes sur ce jeune homme qui ne cherchait qu'un petit cri. Celui que je suis, ouais.

Parce qu'il faut dire que j'accomplis cette tirades de hurlements et de surprises chocs depuis un bon moment déjà. Plusieurs années. Certains déchirent leurs poumons et prennent la course sans rationnelle décision de leur encéphale sous adrénaline. D'autres, plus attachants, sursautent de gorge éclatée puis rient en comprenant bien que je ne suis ni un agresseur, ni un réel lapin géant au visage crâné. Il y a aussi ceux qui bondissent et doutent. Ils ne savent pas comment réagir. Ils s'éloignent comme si j'étais peste et me dévisagent avec grandes interrogations et dégoût en prenant pas vers loin de moi. Et à chaque fois, derrière le masque, je souris.

À toujours avoir été ce mec qui ne reçoit attention ou même regard de personne sur cette Terre, j'ai pris goût à effrayer les inconnus. Question qu'ils me donnent une tranche de leur «intérêt». C'est un peu ridicule comme manière de procéder à savourer des liens humains, mais je ne m'en lasse pas. Jamais je ne m'en lasserais. C'est si plaisant... Après avoir grandit dans diverses formes de peurs, l'émotion la plus poignante des humains, des habitants de ma ville natale, je m'y suis bâtit un nid. Il n'y a pas d'autres mots.

Je me redresse. Je vois au loin une jeune femme qui m'est peine à distinguer à travers les grand yeux laiteux de cette tête de lapin aux oreilles toutes cassées. Je la regarde, depuis ma timide place de surveillant dans le noir. Je ne perçois pas grand chose. Sinon qu'elle semble jeune. Et gracile. Ses cheveux sont pâles et luisants. Ses jambes longues et sveltes sont attirés pas un banc. Le banc de parc le plus banal qui soit. Ses omoplates me font face. Je me lève. C'est mon casse-croûte pour ce soir. Enfin! Je souris comme un enfant et prends pas lent vers elle. De toute façon, que je me presse avec ce costume sur le dos. J'enfarge facilement mes pattes à y voir que dalle dans ces yeux à l'opacité douteuse et... Vraiment, je devrais régler ce problème depuis le temps.

Je m'approche d'elle. Je vois le trône et sa princesse qui tanguent dans les orifices de ma tête de peluche. Elle ne se doute de ris. Je souris encore plus et atteint sa hauteur dans le plus grand des silences. Les coussins de mes pattes de lapin sont plutôt pratique pour étouffer le son. Et une fois bien près d'elle, je me penche. Suffisamment pour pouvoir glisser un rire à son horreur de par derrière. J'adore comment ma voix est déformer par le masque. Un rire houleux, caverneux, d'échos sinistre que seule la pierre tombale serait capable de citer. Quelque chose d'aiguë et de grave à la fois. Qui ferait frémir n'importe quel homme. La confection de cet effet m'a donné du fil à retordre aussi. Mais j'en suis fier.

Il y a ce lapsus. Cette seconde entre la détente et la joie. Ma joie, plutôt. Et sa peur. C'est ce qu'il y a en ce moment. L'attente. Dans le vide. Je jubile déjà. Mes yeux pétille, mais personne ne peut le voir.



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MessageSujet: Re: crie. | LULLABY   crie. | LULLABY EmptyJeu 20 Mar 2014 - 21:52

Être sédentaire avait un goût étrange, quasiment exotique pour la jeune femme. Se retrouver avec un périmètre délimité et la perspective de rester plus que quelques jours aurait même pu lui paraître effrayant si Lullaby avait pu ressentir ce genre d’émoi. Comme il n’en était rien, elle se contentait d’observer le monde extérieur avec attention à travers ses prunelles opalescentes. Les gens lui devenaient rapidement familiers, objets d’étude fascinants par leur différence. Parfois, son cœur se pinçait légèrement, ou tout du moins en avait-elle l’impression, guère certaine de pouvoir ressentir quoi que ce soit. Peut-être était-elle comme ces amputés, se plaignant encore de douleurs au niveau de leurs membres disparus, à la différence près qu’elle était quasiment certaine d’être née sans la moindre émotion. La jalousie se rapprocherait sans doute de cette sensation, elle en était persuadée. Ce qu’elle préférait était ses promenades nocturnes, au cours desquelles elle pouvait observer les maris rentrant du travail, les enfants que l’on couchait, les femmes se préparant pour sortir retrouver leur groupe d’amis. Tant de vie que c’en était étourdissant et elle se tenait bien entendu à l’écart de ce raffut, exception faite des soirs où Shane la traînait au bar. L’observation se poursuivait alors, de manière plus rapprochée et elle finissait d’ailleurs bien souvent par se mêler à la foule, sous la contrainte des encouragements musclés de son double démoniaque ou bien par souci de se fondre dans la foule. Prétendre être « normale » était plus difficile dans cet environnement étrangement ouvert. Quand elles se prétendaient reporters, elles avaient un emploi du temps, des contrats, des cibles, des objectifs. Ici, elles se contentaient de « vivre » et cela avait quelque chose de complètement nouveau et perturbant. Ce qui expliquait sa présence à une autre aussi tardive dans le parc.

Les murs de leur maison lui avaient semblé trop oppressants pour qu’elle reste en place une seconde de plus. Elle avait attrapé son manteau et son Borsalino avant de franchir la porte en prévenant Shane qu’elle rentrerait dans la nuit ou au petit matin. La seule réponse avait d’ailleurs été un grognement, ce qui n’avait rien d’étonnant. Sa demi-sœur dormait, elle. Lullaby parvenait encore moins à trouver le chemin des bras de Morphée depuis qu’elles s’étaient installées en ville. Les cernes bleutés se creusaient donc un lit définitif sur le visage pâle de la jeune fille sans que cela ne semble lui poser le moindre problème. Après tout, elle n’était pas du genre à faire attention à ce à quoi elle ressemblait. Murmurant au vent les quelques notes de la rengaine qui rythmait sa vie, elle finit par s’asseoir sur un banc, déplorant le fait de n’avoir pensé à prendre de la lecture et de quoi s’éclairer pour profiter de la nuit. Mais qu’importait. Elle se contenterait de percer le voile des ténèbres ou de méditer les écrits du dernier ouvrage philosophique qu’elle avait terminé en venant ici. Cela l’occuperait sans le moindre doute une grande partie de la nuit. Elle pourrait aller cueillir de quoi manger à l’heure d’ouverture de la première boutique et l’apporter à Shane qui ne lui poserait pas trop de questions la bouche pleine. Le plan de cette nuit tranquille se déroulait lentement dans son esprit. Cependant, quelqu’un avait décidé de troubler cet ordre parfait.

Le son, si proche d’elle sans qu’elle n’ait eu connaissance du moindre signe avant-coureur d’une autre présence que la sienne la fit brièvement tressaillir. Le bruit en lui-même … Qu’en dire ? Elle en avait entendu d’autres semblables dans les nombreux films d’épouvante qu’elle avait visionnés dans sa quête de cette émotion étrange que l’on nommait « peur ». Lentement, elle tourna la tête, pour voir celle d’un énorme lapin en peluche se tenir à quelques centimètres. Aucun trait de son visage ne bougea alors qu’elle étudiait la curieuse apparition. Ses yeux parcoururent le déguisement qui avait vraisemblablement connu des jours meilleurs. Il s’agissait sans le moindre doute d’un homme, considérant sa carrure. Que faisait-il dans un accoutrement pareil, dans ce lieu, à une heure aussi tardive ? Parfaitement impassible, la demoiselle détaillait cet amas de poils étrange. La nuit lui évitait d’avoir à feindre des émotions et pourtant, par réflexe sans doute, ses sourcils se froncèrent de façon très légère alors qu’elle penchait délicatement la tête sur le côté, comme pour avoir une meilleure vue de son interlocuteur, si on pouvait le qualifier de la sorte. Certaines données du problème lui échappaient. Quelques temps s’écoulèrent, pendant lesquelles le plus parfait silence régna jusqu’à ce, qu’enfin, les lèvres de Lullaby s’entrouvrent : Vous êtes en retard pour le thé, fut la seule référence littéraire lui semblant appropriée. Quel étrange Lièvre de Mars. Et quelle bizarre Alice, me direz-vous.
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Daniel C. King

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MessageSujet: Re: crie. | LULLABY   crie. | LULLABY EmptyJeu 27 Mar 2014 - 21:52





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La chaleur s'esquive en une fraction de seconde. Il y a bien d'autres tracas que mon système nerveux assimile à la seconde. À m'en donner la sueur froide, l'attaque à l'aorte et la gifle à la joue. C'est une claire, cette jolie claire, qui m'enduit de tout cela. J'avale difficilement qu'il m'en râpe le larynx et ses poumons. Je frotte mes doigts dans leur grosses pattes velues, et les sens trembler comme des frelons en naissance. Et je déglutis encore. Bien facile à comprendre, cet émois temporaire: elle ne sursaute pas.

Je ne vois que sa nuque qui ne dégage tellement pas de crainte. Peut-être est-elle sourde? Je prends la peine presque absurde de vérifier au travers de mes yeux laiteux et poisseux un appareil auditif quelconque. Sous un voile de blanc presque opaque. Mais il n'y a rien. Que deux lobes qui ne frémissent même pas. Puis elle se retourne. Enfin. Attends... Se retourne-t-elle? Oui. Oui mais à une lenteur catastrophique. Pour se mettre face à moi après un retournement de sa truffe mignonne que je crus patienter pendant trois heures. Et je sursaute. Oui, je sursaute. Complètement ridicule de ma position de lapin qui veut effrayer. Mais je sursaute. Parce qu'elle n'a rien au visage. Elle me toise. En silence. Et toute cette angoisse, cette peur, ses viscères et leur complice de panique, tout ce que je voulais lui arracher, elle me les fout en pleine gueule. Mon visage hurle l'horreur en silence sous son masque alors qu'elle m'annonce que je suis en retard pour le thé.

Je n'ai pas bougé. Pas d'un seul poil - c'est le cas de le dire - depuis que je lui ai rit au dos, mis à part ce sursaut qui fut bref et pour tout autre raison que convulsion en réflex. Je trempe dans tout ce qu'elle a eut à m'offrir; la langue de Lewis Carroll. Je fais la statue de tempête, accroupi et immobile sur son visage qui me fait maintenant face, et je me pétrifie. Parce que j'arrive à cette constatation toute bête: elle se fiche de moi.

C'est bien stupide à étaler comme conclusion antérieure, mais jamais je n'aurais cru un seul instant que je ne puisse effrayer quelqu'un avec ce costume. Et cette voix. Et cette bonne volonté de faire pousser les cris dans le jardin des bouches. Cela fait combien d'années que je m'adonne à ce passe-temps? Combien de nuit d'angoisse effrayer les gens m'a-t-il sauvé? Toutes ces attentions de plastique ont été mon outils de secours pendant la fin d'une adolescence jusqu'à maintenant... Puis j'ai l'optique sous mon nez que tout cela pourrait ne plus fonctionner. Qu'au final, après ces efforts et ces réussites hypocrites, les gens eurent trouvé encore le moyen de m'ignorer?

Non. Non je ne peux avoir épuisé ma dernière bouée de sauvetage à la solitude la plus affamée d'Écosse. Combien de fois eus-je remercié de tout cœur les circonstances pour m'avoir apporté cette alternative d'interaction sociale quotidienne? Je veux tomber sur le sol. Me mettre en boule et pleurer. Je veux crier mon souffle de désespoir et mes frayeurs à tout jamais. Je veux prendre cette jeune inconnue par les épaules et la secouer jusqu'à ce qu'elle me porte un regard dérangé. Mais je continue de la contempler et je fredonne en creux de fois que je suis en retard pour le thé.

Je ne sais trop plus si je fixe le vide ou la claire bouclée. Ma respiration donne la marrée à ma poitrine, je stresse à m'en érafler le gosier. Puis je me ressaisis. Je me fais tressaillir et je me redresse d'un bond en portant mes menottes et leurs griffes démantelées au dessus d'elle en cuisant de toutes mes dents le plus puissant des grognements. Il s'agit plutôt d'un braillement en sinistre échos, je dois admettre. Un vagissement à faire tomber quelques feuilles mortes des arbres voisins, qui se traduit en plainte lourde et tonitruante au delà de la tête de mascotte.

Je ne sais trop si il en eut été de l'élément de surprise ou de tout mon être qui s'exprimait d'un jet de mort, mais il en fut d'un cri poignant. Viscéral, même. Tel un ultime espoir. Qu'elle déguerpisse. Qu'elle sursaute. Qu'elle bouge le sourcil. Qu'elle brille de l'œil. Je ne demandais rien de plus. Rien de plus. Je ne demandais pas tant, non? Non..?


©BOOGYLOU.
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